Voici le troisième volume d’Herbert F. Inman publié par les Editions de La Tarente. Ce livre, paru en 1934 à Londres, vient après La pratique de l’Arc Royal expliqué et Le Rite Emulation expliqué. Ces trois ouvrages permettent de découvrir la saveur particulière de la riche tradition maçonnique britannique.
La Franc-maçonnerie de la Marque connut un destin singulier comme le remarque Roger Dachez dans sa préface à propos de la répression, par une déchristianisation pour raisons politiques, des Side Degrees sous la grande maîtrise du duc de Sussex (1813-1846) :
« Si son fond est clairement chrétien – la référence à « la pierre rejetée par les bâtisseurs, et qui est devenue la pierre d’angle », quoique tirée du Psaume 118, verset 22, étant clairement appliquée à la personne du Christ dans plusieurs passages du Nouveau Testament – ce n’est pas pour cette dernière raison qu’il fut pratiquement inconnu en Angleterre jusqu’au début des années 1850. Connu de plus longe date en Ecosse, où il était toujours bien vivant, il fit irruption au sud de la Northern Border en 1851, comme le rapporte Inman, pour donner lieu à la création, en 1856, de la Grande Loge des Maîtres Maçons de la Marque d’Angleterre qui demeure à ce jour, et de loin, l’organisation de Side degrees, la plus populaire en terre anglaise. »
Il fallut attendre 1970 pour que la Marque soit introduite en France par la Grande Loge Nationale Française.
Selon les terres maçonniques, le grade a une position différente. Sa place logique, souligne Roger Dachez, devrait être, pour des raisons symboliques entre les trois grades du Métier, précisément après le deuxième. « Il y est considéré comme une condition nécessaire pour accéder à la « racine, le cœur et la moelle » de la franc-maçonnerie, ainsi que Laurence Dermott, le chef de file des Antients, au XVIIIème siècle, qualifiait l’Arc Royal. Il y a en effet une filière symbolique et légendaire profonde entre l’Arc et la Marque : c’est en faisant « sauter » la Clé d’Arc – la pierre rejetée – que le candidat à l’exaltation au Saint Atc Royal de Jérusalem découvrira la crypte où reposent les ultimes mystères… »
La lecture de cet ouvrage, qui se veut un guide pratique pour les adeptes du grade, permet sinon de saisir le sens profond de la Marque, qui nécessite sa pratique régulière, d’en découvrir tout l’intérêt et de comprendre tout l’attrait de ce grade qualifié de « grade de l’amitié ».
A propos du Marinier de l’Arche Royale, Roger Dachez nous rappelle en quoi il peut nous intéresser :
« Il introduit le personnage de Noé qui, on le sait, fut sans doute au centre d’une forme primitive du grade de Maître qui ne portait pas encore ce nom, comme en atteste le manuscrit Graham (1726). Même si ce grade n’a aucun rapport avec la Marque, sa connaissance et sa pratique peuvent donc éclairer, pour le maçon soucieux de comprendre, les sources et les fondements du système des trois premiers grades, qui mit du temps à s’imposer. »
Si ce livre, comme les deux autres ouvrages d’Herbert F. Inman publiés à La Tarente, sont toujours d’actualité c’est probablement en raison des objectifs très pragmatiques de leur auteur.