Le grade de Compagnon est essentiel au système maçonnique. Des trois grades bleus, il est toutefois le moins approfondi. Ce petit livre vient rappeler qu’un compagnonnage réussi est la clef de la maîtrise. Le grade de Compagnon ne doit pas être qu’un simple passage obligé entre le grade d’apprenti et celui de Maître.
En empruntant à Jung, même brièvement, le concept d’individuation, Magali Aimé indique l’enjeu considérable de ce grade itinérant qui vise à se rapprocher de soi-même, ce sa part indivisible. Chemin du multiple à l’un, le voyage est au centre de la rhétorique du grade.
Le Premier Surveillant, chargé de faire vivre les symboles du grade, devra transformer cette rhétorique en une véritable metanoïa. Le jeu initiatique s’inscrit entre niveau et perpendiculaire, entre l’horizontalité de l’apparaître et l’axialité du réel évoqué par le Temple.
Entre bon sens et profondeur Magali Aimé rappelle la fonction du Premier Surveillant : « apporter aux Compagnons un enseignement moral, philosophique, symbolique et rituélique, fidèle aux valeurs maçonniques ».
Chaque Premier Surveillant doit trouver la bonne distance, en son propre style, avec les fondements du rite qui est le sien, pour favoriser la compréhension de celui-ci et son appropriation par ceux qu’il doit assister.
Il s’agit d’un enrichissement mutuel, d’une relation certes complexe mais privilégiée entre des femmes et des hommes en chemin.