Stephan Hoebeeck a choisi de réimprimer la traduction française de Grillot de Givry, publiée chez Chacornac en 1925, avec les superbes illustrations des éditions de 1564 et 1591.
John Dee (1527 – 1608 ou 1609), nous le savons, connut une vie agitée et complexe. Avant d’être un occultiste, il est un célèbre mathématicien, un astronome et un géographe qui joua un rôle important dans le mouvement britannique des Découvertes.
Il étudia l’hermétisme et la magie judéo-chrétienne à une époque où la séparation et l’opposition entre sciences et traditions n’étaient pas encore totales. Toutefois son intérêt pour ces disciplines traditionnelles servit ses ennemis et fut à l’origine de sa chute.
La Monade hiéroglyphique est à la base du système de magie énochienne fondé par John Dee. Elle aurait été composée alors que Dee était en transe. C’est pour l’essentiel avec Edward Kelley ou Kelly, médium, qu’il composa le système magique énochien.
« Ce dernier, rappelle Stephan Hoebeeck dans sa présentation du texte de John Dee, recevait des entités contactées la construction d’un système magique complet avec invocations, alphabet cryptique, langue, sceaux, etc. »
Ce système est à la fois une pratique magique et une métaphysique inscrite dans la série de théorèmes qui composent l’ouvrage.
« Théorème premier
C’est par la ligne droite et le cercle que fut faite la première et la plus simple démonstration et représentation des choses, aussi bien non-existante que cachée sous les voiles de la nature. »
Si ce système a fasciné tous ceux qui espéraient en tirer un pouvoir quelconque sur les choses, il révèle surtout une vision sophistiquée de la création et des rapports grammairiens, mathématiques et géométriques entre le visible et l’invisible, à travers, dans ce cas précis, les liens du Iod avec le hiéroglyphe de Mercure. C’est tout une discipline traditionnelle puisant à diverses sources qui est présentée, à la fois dans ses fondements et ses mécanismes.
Source: La lettre du crocodile