L’usage de l’ennéagramme proposé par l’auteur est basé sur la prise de conscience de nos conditionnements. Il parle d’identifications et de fixations.
Il examine d’abord l’identification première ou « premier endormissement dans l’ignorance », la naissance de l’ego.
« Le moi se voit comme l’acteur, le penseur, et le jouisseur. Il s’agit de l’identification avec les corps physique, mental, et émotionnel. De cette façon, l’esprit égotique prend la place de Dieu, en imaginant qu’il est aux commandes. Tout ego a l’impression d’être celui qui commande, mais se rend secrètement compte qu’il est complètement désemparé. Quand la souffrance provoquée par cet état devient insupportable, le fils prodigue rentre chez lui pour retourner à la source. L’esprit retourne à son état d’abandon à Dieu, et la conscience individuelle retrouve son chemin vers le divin. »
Eli Jaxon-Beer met l’ennéagramme au service de la compréhension de ce chemin, en étudiant d’abord les processus de « fixation du caractère » à partir de trois corps (physique, mental et émotionnel) et trois instincts de base (autoconservation, sexuel, social).
Selon les types et les sous-types ainsi déterminés il développe longuement la question de la colère : point de colère central – point de colère extériorisé – point de colère intériorisé. Puis, il fait de même avec l’image que chacun se fait de lui-même : point d’image central – point d’image extériorisé – point d’image intériorisé. Le même modèle est appliqué à la peur. L’observation de toutes ces fixations et de leurs interactions complexes permet d’identifier les ressorts de nos comportements.
Eli Jaxon-Beer cherche pour chaque fixation quelle est l’idée sacrée corrélée. D’autres parleraient « d’intention bonne », qui oriente vers l’essence, vers la libération.
« Chaque fixation, dit-il, masque une qualité précise de l’essence. Quand l’âme est entièrement dévoilée et qu’elle brille, son rayonnement se réfracte à travers chaque facette des neufs côtés de l’Ennéagramme. Ce scintillement prend alors différentes qualités et saveurs. Comme il a déjà été dit, les soufis attribuaient aussi des couleurs à ces qualités plus denses de l’essence. »
Source: La Lettre du Crocodile