Saint Joseph, le bien caché

Saint Joseph est à la fois très présent et particulièrement absent des Evangiles. Père de Jésus, très en retrait, il n’en est pas moins une figure incontournable de la vie de Jésus même si les Evangiles ne retiennent aucune parole de ses paroles.

Pascale Léger fait revivre le personnage pour nous, entre références historiques et imaginaire, parfois même imaginal. Elle entretient avec lui une relation très intime. Le père de Jésus tient une place à part dans son panthéon personnel.

L’ouvrage suit la chronologie de la vie de Jésus et s’appuie sur ce que les textes nous disent, notamment dans les Evangiles apocryphes plus prolixes sur le père de Jésus. Puis viennent les interprétations et les intuitions. Pascale Léger n’hésite pas à proposer plusieurs scénarios ou hypothèses. Elle lui rend la parole.

Le Saint Joseph de ce livre est sans doute assez éloigné du Joseph historique mais il en est de même pour la figure de Jésus, largement construite. Nous savons aujourd’hui que la valeur historique des Evangiles est faible. L’important réside dans ce que nous livre cette histoire, même reconstituée, dans les enseignements, les mystères et énigmes qu’elle véhicule. Les éléments de caractère historique mis en évidence par le croisement des textes et l’iconographie servent de jalons pour dessiner un chemin spirituel au sein du couple, de la famille et de la communauté.

La démarche de Pascale Léger nous conduit au « Tombeau de Joseph » :

« C’est le moment de faire l’éloge de ce saint souvent aseptisé et trop méconnu, bien que présent partout. Il est le bien caché par discrétion ; il est aussi un bien caché, un bien que l’on gagne à découvrir ou redécouvrir. J’ai envie, nous confie-t-elle, de lui offrir un « tombeau », tombeau dans le sens musical du Tombeau de Couperin que composa Ravel. »

Elle insiste sur son univers fait de silence et de plénitude et voit en Joseph un « tsadik » de la tradition juive, un « juste ». Le tsadik est l’« homme redressé », prototype de l’initié. C’est un passeur sans éclats, un serviteur inconnu qui manifeste « la gloire de l’humble ». Il n’en est pas moins devenu un « patron », soit un protecteur, principalement des artisans. Modèle de fidélité, à lui-même et à la voie, il fait du quotidien un creuset pour l’accomplissement, sachant équilibrer la vie intérieure et l’action dans le monde.

« C’est saint Bernard, nous rappelle Pascale Léger, qui sort Joseph de l’oubli et incite les fidèles à louer ses vertus et à célébrer sa sainteté. » Son culte ne cessera alors de grandir et sa proximité avec Jésus et Marie lui donnera un nouveau rayonnement. C’est un beau portrait qui nous est proposé, plein de subtilité, de profondeur et de poésie spirituelle.

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