Le Yogasûtra est un texte fondamental pour tous les yogas. Il rassemble près de deux cents aphorismes que Laurent Jouvet présente comme autant de perles enfilées sur plusieurs fils, quatre exactement, correspondant à quatre cycles : cycle de l’unification, cycle de la libération, cycle des pouvoirs, cycle de la dévotion.
Ces cycles auraient quatre sources différentes. Le cycle de l’unification, sans doute le plus ancien est central, les autres cycles s’articulent autour de lui.
« L’état d’unification s’obtient par la suspension des processus mentaux non perceptifs tels que la mémoire, le jugement, le raisonnement, l’imagination. Une fois que ces processus mentaux sont suspendus, ils ne font plus écran à la perception du réel tel qu’il est en lui-même. Le méditant expérimente alors un état de non-dualité, où il n’y a plus de distinction entre le regardant et le regardé. »
Le cycle de la libération « prône, par la pratique corporelle et méditative du cycle de l’unification, l’extinction de tous les conditionnements qui sont des entraves dans notre vie. Une fois les conditionnements progressivement éteints, la conscience se contemple elle-même en tant que conscience indépendante de l’objet qu’elle appréhende. C’est la libération. »
Le cycle des pouvoirs « instrumentalise les capacités de concentration obtenue par la pratique de la méditation pour obtenir des « pouvoirs » ». Laurent Jouvet rappelle que beaucoup de commentateurs mettent en garde contre ces pouvoirs qui seraient autant d’obstacles à l’unification.
Le cycle de la dévotion, le plus court, énonce que l’ « on peut obtenir tout cela aussi grâce à la dévotion à Dieu ».
La pensée indienne, spiralaire plutôt que linéaire, s’organise selon une construction particulière : « On dit l’essentiel au début, et on commente de plus en plus jusqu’à obtenir des textes très foisonnants, en arborescence. ».
L’ouvrage est structuré en quatre parties : une synthèse des différents cycles, la traduction du Yogasûtra, l’analyse des différents cycles et de leurs dynamiques et pour finir une pratique basée sur ce texte qui à la fois oriente vers la libération et porte fortement la pratique.
« Le spectacle du monde est lumineux, mouvant, matériel. Il résulte de l’interaction, entre les sens et leurs objets. On peut s’immerger dans les phénomènes ou bien s’en libérer. »