André Chénier avait déjà attiré l’attention sur l’enseignement hermétique de la basilique de Notre-Dame de Marceille, tout prêt de Limoux dans l’Aude. Christian Attard, récemment récompensé par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse pour l’un de ses poèmes,
invite le lecteur à une visite alchimique de ce lieu de culte, à la fois inspiré et inspirant, inscrit dans une terre templière riche de son histoire et de ses mystères. Mais d’autres traditions, d’autres mythes, viennent se mêler aux influences templières, cycle du Graal, catharisme, tradition des Gouliards, alchimistes et bâtisseurs…
En tirant le fil du phylactère de Notre-Dame de Marceille, Christian Attard nous guide dans un pas à pas qui commence avec la question du Graal et ce qu’il contient, et se poursuit sur le chemin de l’Etoile.
La lenteur est requise, les détours aussi, pour aller chercher quelques indices insoupçonnés, établir des liens incertains qui éclairent pourtant ce qui est présenté. C’est une méthode qui demande érudition et un autre rapport à la langue, poétique et hermétiste.
Nous découvrons ainsi dans la première partie ce que peuvent nous dire la Fontaine de Jouvence, une
Vierge Noire, les roues de sainte Catherine, le loup, le moine et l’antimoine, une petite pierre rouge, un dragon du 17 janvier, l’aigle de saint Jean, entre autres présences qui habitent Notre Dame de Marceille.
La seconde partie s’intéresse aux personnalités qui fréquentèrent la basilique de Notre-Dame de Marceille, des « hommes inspirés » :
« On ne peut tenter de comprendre pourquoi le sanctuaire de Notre-Dame de Marceille a pu rassembler en son sein autant d’allusions au Grand Œuvre sans analyser quelle fut son histoire et qui furent les hommes qui en eurent la charge et le fréquentèrent. » affirme Christian Attard.
Nous rencontrons alors ce « bon Monsieur Vincent alchimiste », qui pourrait être saint Vincent de Paul, séjournant à Marceille, plutôt que Marseille selon l’histoire officielle.
Christian Attard évoque ensuite le célèbre Comte de Gabalis de l’abbé Henri de Montfaucon de Villars qui lui aussi, comme sa famille, connaît les lieux.
Nous en venons enfin aux Frères Henri et François Joly de Limoux et au sujet des Arcana Arcanorum. En effet les deux frères Joly furent Francs-maçons et la Franc-maçonnerie du Sud-Ouest fut active dans le domaine des rites égyptiens.
D’autres personnages, dont Fulcanelli, viennent éclairer ou au contraire rendre plus mystérieux le message de Notre-Dame de Marceille.
L’ouvrage, agréable, riche de nombreuses références symboliques, conduira le lecteur dans ce beau département de l’Aude pour vérifier de visu de quoi il s’agit, entre poésie, histoire, mythologie et hermétisme.