Alain Mucchielli propose un ouvrage très complet sur le Rite Français en rassemblant les rituels des grades d’Apprenti, Compagnon, Maître suivis d’une brève étude sur les Hauts grades et les rituels de réception de Maître de Loge et le banquet au Rite Français. Il s’appuie sur l’étude du premier rituel du Rite Français de 1785, conservé aux Archives du Grand Orient de France et disponible sur le site Latomia,
« Rite en sept Grades suivant le régime du G. O. D. F. » connu sous le nom de « Rite Français Moderne de 1786 ».
Ce livre s’adresse à tous ceux qui souhaitent un guide pratique pour mettre en œuvre les rituels selon les usages premiers. Les rituels furent codifiés par étape au sein du Grand Orient de France à la fin du XVIIIème siècle. Il connaît un regain d’intérêt en ce début de XXIème siècle sous diverses appellations : Rite Français ou Rite Moderne appelé aussi Rite Fran¬çais Moderne, Rite Français d’origine ou Rite (ou Rit) Primordial de France, Rite Français Rétabli, Rite Français Moderne Rétabli ou Rite Français Traditionnel, Rite Français dit Groussier du nom du Grand Maître du Grand Orient de France en 1925, Rite Français de Tradition aussi appelé Rite fran¬co-belge, Rite administratif ou Rite de référence du Grand Orient de France.
Certaines versions sont restées proches de la source quand d’autres ont incorporé des éléments d’autres rites, principalement le Rite Ecossais Ancien et Accepté. Nous avons ainsi l’introduction du miroir lors de l’initiation. Mais d’autres évolutions résultent de la perte d’éléments comme les trois piliers au centre de la Loge.
Le Rite Français a traversé plus de deux siècles mouvementés et fut influencé par les changements sociétaux : « Comme l’écrit Ludovic Marcos, nous rappelle l’auteur, l’évolution de notre rite aux XIXe et XXe siècles, est tributaire des contingences de l’Histoire. D’abord marqué par un déisme moral plus ou moins progressiste, propre à beaucoup d’élites continentales dans la première moitié du XIXe siècle, puis dans l’engagement républicain par la suite, il marque son évolution d’une pierre blanche en 1877 en retirant de l’article premier de sa Constitution les deux obligations dog¬matiques de croire en l’existence de Dieu et en l’immortalité de l’âme, ce qui a eu d’immenses conséquences historiques jusqu’à ce jour.
Le Rite Français a constamment été marqué par ses combats humanistes et les épreuves des révolutions et des guerres qu’il a traversées et dont il s’est constamment enrichi. »
Concernant les Hauts grades, Alain Mucchielli précise que « dès 1784, le Grand Maître du Grand Orient de France a jugé opportun d’organiser ces Hauts grades en 4 degrés : Élu, Écossais, Chevalier d’Orient, Rose-Croix ». Selon les évolutions et les choix, fut parfois introduit le Kadosh comme cinquième Haut grade. Le cinquième Ordre, après de grade de Rose-Croix, avait une orientation métaphysique.
L’ensemble, très structuré et précis, permet de retrouver aisément tel ou tel aspect du rituel que l’on souhaite étudier ou vérifier.
L’objectif de l’auteur n’est pas d’unifier la pratique du rite mais bien par l’analyse du rite de reconstruire le rapport à l’intention première en fixant les sources.
Source: La lettre du crocodile