Voici un inédit de cet auteur très connu, qui nous a quitté en 2004, proche de Swami Sivananda. Nous retrouvons dans ce livre les qualités de son enseignement : clarté, double regard, traditionnel et scientifique, approche intégrative.
Ce livre, technique, est un guide pour la méditation. André Van Lysebeth choisit d’entrer dans le procès par ce qui nous en écarte habituellement, le mental, et plus particulièrement les images mentales. Si leur prolifération anarchique conduit au morcellement, leur sage utilisation est une clé de la pratique :
« Qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou pas, toute image mentale se réalise. Plus elle est concentrée, c’est-à-dire nette, plus longtemps elle est maintenue dans le champ de la conscience, plus elle gagne en efficacité, en puissance. Il est erroné de croire qu’une image mentale soit passive comme celle qui apparaît sur un écran de cinéma. L’image mentale est créatrice au sens le plus littéral du terme, et son dynamisme dépasse celui de la volonté. »
Il découle de ce postulat une pédagogie de l’image mentale créatrice : le contrôle du mental, la concentration, l’immobilité comme source de puissance, le vu, le voir et le voyeur, et des questionnements : « Mais où sont donc ces images ? »
La démarche s’appuie sur la connaissance du cerveau. La dualité « mental/cerveau » désigne en fait un seul système cybernétique. Contrôler le mental et maîtriser le cerveau sont deux processus offrant une réciprocité déterminante pour les applications multiples des images mentales à la créativité.
Rappelant que la psychologie indienne commence là où la psychologie occidentale s’arrête, André Van Lysebeth considère la méditation comme vecteur de transcendance de l’inconscient.
« La méditation indienne vise à mettre l’intellect-raisonnant-raisonneur temporairement en veilleuse parce qu’il constitue l’obstacle qui barre la route vers les profondeurs de l’inconscient. (…)
Pour réussir de bonnes méditations, il faut d’abord rééduquer cette faculté que nous avions tous dans notre enfance, la faculté de se représenter intérieurement des scènes ou des objets. »
André Van Lysebeth écarte ici les méditations complexes, difficiles à mettre en œuvre, pour se restreindre à des méditations simples mais efficaces et insiste plus particulièrement sur un exercice appelé tatrak. Les vertus de cet exercice de concentration yeux ouverts sont multiples : santé des yeux, corps lâché et relaxé, volonté renforcée, meilleure mémoire et concentration, renforcement de l’estime de soi pour atteindre finalement au contrôle du mental inconscient.
La dernière partie de l’ouvrage guide le pratiquant dans l’approfondissement de la méditation, techniques et ouvertures qui modifient le rapport au corps comme le rapport au monde, une intériorisation qui est aussi une infinie et harmonieuse expansion de la conscience.
Editions Almora, 51 rue Orfila, 75020 Paris, France.
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