Vers une médecine sacramentelle
Une médecine non médicale est-elle envisageable dans notre vision du monde ? Non si l’on s’en tient au paradigme de la raison et de la science. Oui si l’on renoue avec un sens actif et opératif du sacré. En effet, à l’origine de la pensée chrétienne, salut et santé sont deux termes permutables, inclus d’ailleurs dans le même terme grec « soteria ». D’après Cyrille Pelard, le Christ se présente à nous comme grand Thérapeute afin de nous sauver, nous guérir, nous re-susciter. Il nous montre l’exemple car, dit-il, le « thérapeute » est celui qui, d’abord, conduit vers Dieu : de cette réorientation de l’être découleront santé et bien-être.
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Tout sacrement est un rite symbolique de guérison ; le parcours spirituel du chrétien vise donc la traversée des cercles de la mort, avec Iéschoua pour guide, et ce jusqu’à la Vie éternelle. Ainsi, l’Eucharistie donne liturgiquement ce pain de Vie, ce vin d’éternité et l’ onction d’huile (Euchélaïon) enveloppe de force odorante et de douceur pénétrante l’impétrant, afin de faire mieux passer les prières dans son corps.
La maladie n’est donc pas que mécanique, mais au contraire, elle peut être lue comme le terminal physique d’un mal invisible qui se dit (mal-a-dit). Si chaque maladie invite à une remise en question, chaque geste de guérison s’appuie sur une représentation du monde implicite. La médecine apparait donc innervée de philosophie, de métaphysique et d’un mystère de transcendance. Guérir c’est revenir à Dieu, à ce soi-même ignoré de soi. La guérison, de somatique parce que nous sommes au creuset de la matière, se doit d’être spirituelle parce que nous sommes aussi opérateurs de conscience.
Connaissez-vous la composante ternaire de l’Homme ? Savez-vous distinguer l’âme basse, l’âme médiane, l’âme spirituelle et la Noos « fine pointe de l’âme » ?.