Ce livre basé sur l’attention à l’instant présent vise la pleine responsabilité de l’être, une responsabilité dégagée de toute culpabilité et de toute vision réductrice. Il s’agit de se rapprocher de soi-même et de notre liberté intrinsèque. Charles Antoni rappelle le sens de la conscience de soi :
« La conscience de soi est un état de conscience qui n’est pas naturellement présent en nous. Il doit être créé par nous-mêmes. Il provient d’un développement spécifique et intentionnel de la fonction émotive.
Ceci ne demande ni travail difficile ni souffrance. En fait, la souffrance est une barrière et un obstacle ; plus l’on aura conscience de soi, moins l’on souffrira et vice-versa.
D’un autre côté, il doit être noté que de bons et intenses sentiments, expérimentés mécaniquement, peuvent nous surpasser et produire en cela de la détresse et un comportement indéniablement altéré. En conséquence, ne pas essayer d’obtenir des extases mais plutôt suivre un processus graduel par petites doses que nous pouvons intégrer de manière confortable.
Ici les clefs sont l’intention et la régulation, assemblées en une claire compréhension de nos buts et opposées aux événements mécaniques. »
Le travail sur l’émotion, « porte sur l’Intangible » tient une place centrale dans ce qui est proposé ici, non l’émotion conditionnée projetée, mais l’émotion comme énergie pure disponible dès lors que l’on échappe à l’influence des « objets extérieurs ». « L’homme n’est qu’émotion » rappelle l’auteur.
Pour cela, Charles Antoni invite à se remplir soi-même : « combler ses manques sans le besoin des autres. N’avoir plus de manques. Être en création permanente. Être le créateur par excellence. »
L’énergie créatrice rendue ainsi disponible, mise en mouvement de manière dynamique, permet alors de se confronter à la mort :
« La seule possibilité qu’a l’homme de devenir réellement créateur, est d’être confronté à sa propre mort. (…)
L’homme hait la mort, mais s’il pouvait comprendre que là se situe son grand pouvoir de création, tout serait différent. (…)
On comprend aussi que la mort est porteuse d’énergie. Seul celui qui est confronté à ce grand mystère qu’est la mort commence à acquérir de l’énergie, tandis que celui qui ne s’y confronte pas n’en possédera jamais.
La mort nous rend efficace, elle nous permet de vivre pleinement le moment présent. »
Le travail progressif d’auto-validation, plutôt que d’auto-observation qui génère une auto-critique stérile, vient du cœur et non de l’intellect. C’est un travail élégant. L’auteur parle de « délicatesse ». Le forçage est non seulement inefficace mais toxique.
Le titre du livre fait sens finalement. Si le développement personnel a son utilité sociale et thérapeutique, le développement essentiel vise l’installation dans la permanence de l’être, dans cette conscience de soi qui est aussi amour de soi.
L’Originel-Charles Antoni, 25 rue Saulnier, 75009 Paris, France
source: https://lettreducrocodile.over-blog.net/