Voici un roman au scénario original et efficace. Un scientifique met au point une machine qui dialogue véritablement avec les morts, vieux rêve de l’humanité né avec l’industrialisation.
Outre le succès commercial prévisible, cette machine connaît un succès politique imprévu. Le dialogue avec les morts permet entre autres de découvrir bien des vérités que les pouvoirs ou les particuliers auraient souhaité tenir au secret : identités véritables de meurtriers, commanditaires de machinations, réalités de disparitions…
Cette machine n’est donc pas seulement révolutionnaire sur le plan technique, elle l’est en soi, bouleversant le fonctionnement des institutions, des pouvoirs et des contre-pouvoirs. A travers cette fiction, Philip-José Farmer fait un portrait au couteau de notre société corrompue et pointe les ressorts obscurs des relations humaines.
Nous voyons ainsi combien l’homme apparaît désemparé, ridicule, médiocre dès lors que la vérité se fait jour. Une telle découverte, qui devrait être accueillie comme une avancée sociale et morale sans précédent, suscite en effet les pires hostilités, d’autant que la mort ne conduit pas nécessairement à la sincérité. Les morts qui témoignent ressemblent aux vivants, ils sont sujets à la haine, à la jalousie, au désir de vengeance.