Il y a beaucoup de choses intéressantes concernant de près ou de loin le vampirisme dans ce livre sauf sur la Voie du Dragon elle-même qui reste, il est vrai, difficile à approcher. Pourtant, Anne Rice à démontrer avec les cinq volumes des aventures de Lestat le vampire, que le cour traditionnel du mythe des vampires n'était pas inaccessible.
Pascal Viroux explore donc les obscures périphéries du mythe traditionnel. De nombreuses indications, une multitude de sources, notamment littéraires, sont ainsi confiées au lecteur, mais aussi des compte-rendus de faits divers, des légendes, des éléments folkloriques, qui renvoient tous, en définitive, au rapport que l'être humain entretient avec la mort. Peu à peu, Pascal Viroux dessine une carte qui permet au lecteur attentif de se retrouver dans ce foisonnement généré par le mythe du vampire.
Pascal Viroux fait un lien intéressant, même s'il nous éloigne du thème indiqué par le titre de l'ouvrage, entre NDE, vampirisme et un autre mythe, celui de Frankenstein :
"La NDE est bien un mythe en ceci qu'elle est une réponse intangible à la détérioration dramatiquement tangible de l'univers mental de l'homme moderne. Comme le vampire fut en son temps la réponse au refoulement de la voie lunaire, comme la créature de Frankenstein a pressenti le drame qui couvait derrière le scalpel du scientifique positiviste ultra-solaire du XIXe siècle, la NDE hurle à la face de la civilisation ce cri qu'aucun scanner ni aucun oscilloscope ne sera jamais en mesure de comprendre :
En dépit de tout votre appareillage vous aviez cru que j'étais mort, et je suis vivant. J'ai vu ce qu'aucune des machines qui vous aveuglent ne verra jamais. Dieu existe, j'ai rencontré son messager et Il m'a parlé ; et l'humanité doit se soumettre à Sa loi comme la science doit se soumettre à la nôtre. Et sa loi est Amour. Alors nous devons vivre dans la conscience de cet amour, et nos techniques obéir à cette conscience."
Pascal Viroux nous offre donc une lecture non traditionnelle du mythe mais intéressante cependant car elle nous interroge sur le sens même de notre civilisation comme sur le sens de nos gestes quotidiens.