Des Evangiles aux Upanishads. Les énigmes de l’Ishâ Upanishad

François-Marie Périer revient dans ce livre sur l’Ishâ Upanishad, Upanishad du Seigneur ou Upanishad de Jésus et sur d’autres textes qui permettent de poser l’hypothèse d’une rencontre au 1er siècle de notre ère entre un Christianisme en formation et les traditions vivantes de l’Inde.

François-Marie Périer a placé ce livre dans le cadre de ses recherches sur « l’émergence simultanée du Christianisme et du Grand Véhicule bouddhiste ». Mais, plus largement, il prend en compte les échanges entre les cultures, beaucoup plus importants et fréquents que nous le pensions il y a quelques décennies. Les « coïncidences » sont nombreuses tant dans les textes, les rituels, les iconographies ou les traditions orales. 

François-Marie Périer étudie dans le détail l’Ishâ Upanishad pour faire la démonstration du glissement de mythèmes chrétiens vers la métaphysique hindoue mais aussi la présence de concepts métaphysiques communs, notamment le « Je suis Lui ». Parmi les mythèmes, ceux propres à la dernière cène sont reconnaissables.

Bien entendu, le principe d’une structure absolue, née de l’Imaginal et s’inscrivant dans la dualité à travers les formes traditionnelles peut aussi opérer. Cela n’exclut pas d’ailleurs les rencontres culturelles et traditionnelles dans la temporalité, y compris avec le judaïsme, les gnoses et les traditions grecques. La langue, elle aussi, permet d’observer des permanences de sens. Aucun courant traditionnel ne naît de rien, il se nourrit des autres traditions de proximité mais aussi d’inscriptions plus lointaines.

« Ishâ, Târasâra, Shvetâshvatara, Hayagrîva, Maitrâyanîya, Maitreya Upanishad, Hymne au Purusha… nous assistons dans l’Hindouisme, en des temps contemporains à l’émergence du Mâhayâna, à des confluences de valeurs et de notions parmi les confessions majoritaires du début de l’ère chrétienne, entre l’Inde, le monde bouddhiste, le Moyen-Orient et l’Occident. Ajoutons la Perse et le Manichéisme à travers lequel Mani, le « Bouddha de Lumière » (216-277) va opérer une synthèse du Zoroastrisme, du Christianisme et du Bouddhisme qu’il ira prêcher jusque dans l’Empire Kushuna (Ier-IVe siècle après J.-C.), si méconnu et ignoré, à l’influence remarquable sur l’histoire des religions et des civilisations en Asie. (…) Comment le Christianisme n’aurait-il pas laissé de traces par la Route de la Soie au Nord du Sous-continent, mais uniquement dans le Sud où il arriva avec l’apôtre Thomas lui-même ou des disciples peut-être contemporains du Christ ? Là encore, il y a de fortes chances que son message se soit fondu dans l’Hindouisme comme dans le Bouddhisme, certes avec de moins grands bouleversements pour le Dharma hindou. »

Ce livre contribue à la compréhension du dialogue Orient-Occident, dialogue non pas accidentel mais continu. Si une Source commune irrigue plus ou moins ces traditions, cette irrigation se poursuit aussi de tradition en tradition, de culture en culture, de manière imprévisible mais innovante.

Source : La Lettre du Crocodile

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