Avec ce livre, Bernard Dat nous introduit auprès de personnages souvent inattendus, Francs-maçons ou proches de la Franc-maçonnerie : Jean-Théophile Désaguliers, Choderlos de Laclos, Condorcet, Nicolas de Bonneville, Albert Pike, John Yarker, Charles Webster Leadbeater, Aristide Briand.
Cette grande diversité de figures annonce les deux derniers chapitres de l’ouvrage consacré aux différents Hiram présents dans l’Ordre maçonnique.
Bernard Dat a choisi ces hommes car ils ont eu « une vie hors du commun » et ont contribué, chacun à leur manière, « à l’Ordre maçonnique, à l’évolution de ce dernier de ses origines à nos jours ».
Le premier de ces personnages historiques est en effet Jean Théophile Désaguliers, né en 1683, l’un des fondateurs de la Franc-maçonnerie dite spéculative et membre de la Royal Society et adepte de Newton. Nous découvrons la grande porosité entre la Royal Society et la Franc-maçonnerie puisqu’en 1725, près d’un tiers des membres de la société savante appartiennent à la Franc-maçonnerie et fournira plusieurs grands-maîtres dont Jean Théophile Désaguliers en 1719.
Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons dangereuses, né en 1741, est peu connu comme Franc-maçon. Il fut pourtant membre du Grand-Orient. Il s’engagea pour la laïcité, contre l’esclavage, contre les discriminations envers les Juifs, pour une meilleure condition féminine.
Condorcet, né en 1743, partage bien des engagements de Choderlos de Laclos. Il apparaît comme un précurseur de la pensée laïque. Humaniste et républicain il n’a cessé dans ces travaux de mettre en avant le principe de liberté, sans les dissocier des deux autres principes républicains d’égalité et de fraternité.
Nicolas de Bonneville est un personnage remarquable, peut-être Franc-maçon, proche de l’illuminisme allemand d’Adam Weishaupt, chez lequel il retrouve des idées révolutionnaires qui lui sont chères. Anti-clérical, hostile aux Jésuites, il leur reproche leur supposée mainmise sur la Franc-maçonnerie.
Albert Pike, John Yarker (ici à travers sa bibliothèque), ou encore Leadbeater, nous sont plus familiers dans le cadre maçonnique, ce qui n’est pas le cas d’Aristide Briand. Ce grand homme politique français né en 1862 reste un mystère quant à son appartenance effective à la Franc-maçonnerie. Il fut cependant membre d’une société paramaçonnique, La Chevalerie du Travail.
Enfin, dans les deux derniers chapitres, Bernard Dat clarifie les fonctions symboliques des différents Hiram maçonniques. Il cherche à identifier les différents personnages portant ce nom, ou celui d’Adoniram, et leurs familles respectives dans la Bible voire dans d’autres sources. Cette clarification permet de mieux comprendre les mythes qui entourent ces personnages et leurs dynamiques propres.