Ce livre, dédié à Jacques Bergier, tient une place à part dans la bibliographie de l’auteur allemand, de son vrai nom Walter Ernsting. C’est à Richard D. Nolane, auteur de la préface, que nous devons la publication de ce texte intrigant. En 1975, Walter Ernsting avait publié chez Albin Michel Le jour où moururent les dieux. Le livre reprenait l’hypothèse d’anciens dieux en réalité extraterrestres venus visiter la terre dans un passé lointain, hypothèse étayée par certains mythes traditionnels de plusieurs continents.
Walter Ernsting (1920-2005), se passionna pour la science-fiction après le deuxième conflit mondial. Il dut prendre un nom d’auteur à consonance anglophone pour éditer son premier roman Un OVNI dans le ciel de la nuit. En 1961, il fut à l’origine avec Karl Herbert Scheer, passionné comme lui par la thèse des « anciens astronautes » de la série de science-fiction intitulée Perry Rhodan.
Plus de trois cents romans, des dizaines de nouvelles, parfois sous son vrai nom, font de cet auteur une référence dans le domaine de la science-fiction.
C’est un autre thème mais qui résonne avec ses thèmes de prédilection que met en scène Walter Ernsting dans ce roman :
« Depuis que l'on a commencé à écrire l'Histoire de la Terre, il existe des documents relatant l'influence d'une puissance secrète très ancienne qui, grâce à des moyens techniques supérieurs, surveille et guide l'évolution de l'Humanité. »
Dans les deux postfaces très détaillées et indispensables, rédigées par Jean-Michel Archaimbault, quelques clés de compréhension nous sont offertes :
- « Les neuf sont les héritiers de toutes les connaissances scientifiques anciennes. »
- « Aussi vieille que l’Inde, leur organisation repose sur une structuration pyramidale cloisonnée à l’horizontale : à quelque niveau que ce soit, un membre de l’organisation connaît ses huit homologues, de même niveau, les neuf qu’il commande, et son supérieur direct dont il reçoit les ordres. Il est impossible de « remonter » l’organisation, « les pistes sont coupées – ou bouchées – par-dessus. »
- « Ils sont les détenteurs-dépositaires de neuf livres qui constituent la base soit de l’occultisme sombre (dixit un prêtre catholique, le Père Cyprien, qui est l’un des personnages du roman), soit le la sagesse absolue.
- « La finalité des neuf serait l’accumulation d’une richesse colossale pour arriver à abolir le capitalisme et provoquer la fin du Kali Yuga, l’ère des ténèbres. Mais leur but est aussi la survie du monde… »
Le thème des Neuf Inconnus sera repris, souvent discrètement, dans d’autres ouvrages de SF mais aussi dans d’autres domaines, infiltrant parfois l’ésotérisme. Le mythe demeure, est-il dynamique pour autant ?