Gérard et Julie Conton poursuivent leurs recherches en géométrie temporelle avec cet ouvrage inattendu, original et passionnant sur la vie de Toulouse-Lautrec.
L’approche astrologique de ce travail est basée sur les symétries et les jeux de miroir temporel. « Le miroir, nous disent les auteurs, objet métaphysique, relie les dates sur la roue des saisons. Liant des mémoires, il livre une dialectique, une synergie. Le miroir exhibe une vérité, l’exacerbe, restituant à la géométrie sa dimension transcendante. »
Il s’agit d’observer, dans le miroir géométrico-temporel, le mouvement d’énergies qui rebondissent ou se reflètent, traçant ainsi des lignées ou des enchaînements d’événements orientés dans une causalité labyrinthique insoupçonnée. Cela évoquera à certains le Wyrd, la toile du destin des traditions nordiques européennes ou le karma des traditions orientales, si mal saisi en Occident. La compréhension de ce phénomène exige l’abandon des causalités linéaires.
De ce point de vue, la vie de Toulouse-Lautrec « répète celle d’autres peintres ». Toulouse-Lautrec meurt à presque 37 ans, comme Rosso dit maître Roux, Le Parmesan, Van Gogh, Raphaël, Watteau, et bien d’autres encore… Ce cycle mystérieux de 37 ans fut maintes fois observé et relevé, et pourtant nul n’a tenté de forcer les portes de cette singulière synchronicité temporelle. »
Pour Julie et Gérard Conton, il existe un « inconscient pictural devenu patrimoine » que la géométrie des dates permet d’explorer :
« Les grands peintres accèdent aux images fondamentales, les archétypes. Les figures géométriques temporelles structurent les archétypes picturaux. »
« Dans ce livre, annoncent les auteurs, nous explorerons de multiples fréquences temporelles. Ces fréquences ou mandalas temporels, ou encore roues de mémoires, sont inscrites dans le cycle de l’année. Ces polygones réguliers ou isocèles (contenant un axe de symétrie) incluent la naissance et/ou la mort de Toulouse-Lautrec ; ils nous livrent un ordre caché temporel ».
Pour conduire cette exploration complexe, il a fallu exploiter un grand nombre de documents relatifs aux événements qui jalonnent la vie du peintre.
Ce travail commence par l’étude des relations familiales, notamment des arrière-grands-parents, grands-parents et parents, des maisons du Bosc, Tapié de Céleyran et Toulouse-Lautrec. Les dates des naissances et des morts sont révélatrices mais aussi les accidents comme les chutes, mortelles ou laissant de graves séquelles, ou encore les séparations.
Mais ce sont aussi les relations dans le cercle d’amis ou professionnels qui peuvent être ainsi explorées : relations enseignant-enseigné, maître-élève, influences et imprégnations picturales, apparition des thèmes dans la peinture, etc.
A travers la vie de Toulouse-Lautrec, c’est la manière subtile dont se répliquent ou se transforment des comportements, des mèmes, des symboles, des mythèmes dans le monde de la peinture qui est approchée. Une autre manière d’observer le vivant et la culture.