Voici enfin le troisième tome d’une trilogie indispensable. Après le grade d’Apprenti et celui de Compagnon, Percy John Harvey étudie les subtilités du grade de Maître à travers une iconographie toujours aussi riche et la même pédagogie qui fonde l’intérêt de tous ses travaux. Au cœur de sa réflexion, cette question : « Retrouvé par les Frères-Maîtres partis à sa recherche grâce à la branche d’acacia plantée sur sa tombe, son cadavre est redressé. S’agit-il d’une renaissance ou d’une résurrection ? »
La première partie est consacrée à la symbolique de la maîtrise et la seconde partie à la réception de la maîtrise sachant que la Franc-maçonnerie inscrit au cœur de sa démarche des universaux du processus initiatique.
Les deux cadres symboliques et opératifs que sont la Chambre de réception et la Chambre du Milieu apparaissent beaucoup plus complexes que ne le laisse supposer les textes des rituels. Ce qu’il est donné de voir véhicule bien des clés du grade. L’approche par l’iconographie se révèle alors d’une grande pertinence, l’iconographie, porteuse d’un langage propre, contournant la raison analytique pour inscrire un sens sacré au sein de la conscience.
Pour Percy John Harvey :
« L’élévation à la Maîtrise a un double effet :
- former le nouveau Maître à l’Art Royal, afin de bâtir le Temple de Salomon.
- et par un effet de substitution réciproque « Hiram <> récipiendaire », créer un vécu symbolique de la légende, conduisant le candidat à expérimenter une « première mort » rituelle. » Ce sont alors les trois Mauvais Compagnons qui incarnent l’agent sacrificateur de cette première mort tandis que le roi Salomon est « l’agent régénérateur de la résurrection ».
Plusieurs annexes viennent compléter le propos de l’auteur, l’une d’entre elles est consacrée à la palingénésie :
« Dans un sens restreint, la palingénésie désigne le retour à la vie après un état de mort réelle. Ce mot vient du grec palingenesia : palin, « revenir en arrière », et genesis, « naissance ». Au sens général, le principe de la palingénésie est un processus universel, cyclique ou non, de destruction et de régénération, sous la forme d’une renaissance, ou plus particulièrement d’une résurrection. »
Nous sommes bien avec la légende d’Hiram dans le cadre opératif d’une palingénésie, d’une voie d’immortalité qui appelle à une alchimie et bien souvent à un retournement nécessaire à un redressement accompli.
L’étude de ce livre devrait apporter beaucoup à ceux qui souhaitent approfondir la symbolique de la Maîtrise pour favoriser une véritable mise en œuvre qui nécessite le dépassement d’une lecture temporelle, historique ou même psychologique des composants de la légende d’Hiram pour en saisir les archétypes.