Nous associons trop souvent, et à tort, les voies, ou les philosophies de l'Eveil, avec l'Orient, oubliant que l'Occident a généré et maintenu lui aussi, ses propres approches essentielles et directes. Ainsi Madame Guyon.
Ce texte, bref, intense, radical, invite à la simplification sacrée, à la reconnaissance de la "Lumière dans le Noir", à la fois une pratique du Réel et une métaphore :
"Notre plus grand avantage est de marcher la nuit ; car les lumières de la nuit la plus obscure sont mille fois plus sûres que celles du jour dont vous vous vantez et sur lequel vous vous appuyez : car ce sont vos pas qui vous conduisent ; le grand jour n'empêche pas que vous ne vous égariez : mais notre abandon, la nuit de la foi et le pur amour, ont une sûreté infaillible."
Madame Guyon exprime magnifiquement, parce qu'elle l'a vécu totalement, le jeu merveilleux du Grand Rien et du Grand Tout, la voie du Simple et de l'Un :
"Marie resta dans ce profond anéantissement où elle était , lorsque le Saint Esprit la couvrit de son ombre : son néant augmenta toujours dans son étendue, et la plénitude de Dieu à proportion : car ces ombres produisent l'anéantissement, et l'augmentent sans cesse, aussi bien que le vide, afin que la plénitude de Dieu devienne plus abondante : car cette plénitude est proportionnée au vide qui se fait en nous."
Un texte superbe.