Moi, Howard-Phillips Lovecraft, parue dans la collection Le Bulletin de l’Université de Miskatonic. Jacky Ferjault avait toutes les chances d’aller au désastre mais sa connaissance de l’œuvre et de la personnalité de Lovecraft est telle, sa passion si intense et son exploration de la correspondance du maître du fantastique si méticuleuse, que le lecteur se laisse prendre et oublie rapidement que ce n’est pas Lovecraft qui se raconte.
Et ce Lovecraft là est bien éloigné de tous les clichés le concernant, ésotériste coincé, déséquilibré qui trouve dans l’écriture sa guérison. Non, c’est un Lovecraft, très proche de nous, vivant, plein d’humour, s’interrogeant tant sur lui-même que sur le monde qui apparaît au fil des pages.
Ferjault/Lovecraft se raconte à partir des faits quotidiens, des faits littéraires, de la correspondance, des rencontres et des petits événements, joyeux, insignifiants ou douloureux qui font une vie riche, à la fois plus banale et plus extraordinaire. Jacky Ferjault en s’appuyant sur de nombreux extraits de lettres de Lovecraft, donnés presque in extenso, confère à son texte une densité et une authenticité particulières. Plus, le lecteur avance dans l’ouvrage et plus la personnalité de Jacky Ferjault laisse la place à celle de Lovecraft.
Chapeau Monsieur !