Ce B.A.-BA constitue une synthèse réussie sur l’histoire du courant rosicrucien depuis l’apparition des premiers manifestes rosicruciens et la fameuse affiche placardée sur les murs de Paris en 1623 jusqu’à nos jours.

Jean-Marc Vivenza dit l’essentiel, de manière très pédagogique, sans tenter de cerner outre mesure ce qui constitue l’esprit si particulier de la Rose-Croix, sans non plus chercher à présenter les corpus, théurgiques ou alchimiques, qui furent constitués par certaines fraternités se réclamant du rosicrucianisme ou s’y rattachant d’une quelconque manière. C’est là, strictement, le travail d’un historien : Origine, doctrine, énigme, célébrités, rosicrucianisme et illuminisme, résurgences rosicruciennes.
La Rose-Croix, par essence, reste insaisissable comme l’Esprit et Jean-Marc Vivenza, lucide, ne s’est pas trompé sur la nature de son travail :
« On ne peut qu’être étonné, en effet, devant l’apparente modestie des moyens qui furent employés par les Rose+Croix, au XVIIe siècle, pour signaler leur existence à leurs contemporains, soit, en Allemagne, quelques textes, sous forme d’opuscules habilement rédigés d’un ton sentencieux et à l’accent peu commun, ou, en France, un libelle judicieusement placé, en 1623, devant l’œil des passants à certains endroits stratégiques de la capitale, et l’extraordinaire rayonnement et surprenant prestige dont bénéficia, par la suite, cette curieuse « Fraternité » qui fit naître les rêves les plus fous, et enflamma les imaginations un peu vives. Enormément de choses ont été dites et écrites sur le sujet, à ce point, d’ailleurs, qu’au lieu de faire la lumière, l’abondance des jugements contribua, sans aucun doute, à obscurcir encore plus la question plutôt qu’elle n’aida à sa nécessaire et souhaitable compréhension. Intriguant les historiens, attirant les esprits désireux de pénétrer les obscurs arcanes de la véritable science des sages, inspirant artistes et musiciens, dont, en particulier, Erik Satie (…), parfois même nourrissant la méfiance et la distante prévention, il faut bien avouer qu’il est extrêmement difficile, pour ne pas dire quasiment impossible, aussi bien au simple lecteur qu’à l’érudit, de parvenir à une juste perception de ce très curieux courant spirituel, et de s’en constituer une idée exacte et assurée. »
Jean-Marc Vivenza perçoit cependant parfaitement toute l’importance et la profondeur de la Rose-Croix :
« On doit donc sérieusement considérer que la connaissance de la pensée des Rose-Croix est du plus haut intérêt pour ceux qui cherchent ardemment les germes de la Vérité, et qui attendent que s’épanouissent enfin les semences supérieures qui résident dans le centre de l’âme ; heureux êtres bénis qui n’ont pas perdu espoir dans les hautes capacités qui ont été placées dans le tréfonds de l’esprit humain. Pour ceux qui participent de ce petit nombre, choisi et réservé, nous pouvons en être persuadés, il leur sera toujours offert de contempler le sens véritable de la « Rose » et de la « Croix », et surtout de célébrer, loin des regards profanes, l’éternelle union de ces deux symboles en plaçant, au centre du bois où fut cloué le divin Réparateur, la fleur mystique que l’on dit représenter les promesses de l’Alliance, le sang versé par Notre Seigneur lors de la consommation de son sacrifice, la céleste rosée de notre Rédemption, la coupe du Salut, ainsi que l’ineffable figure de l’éclosion surnaturelle de l’Homme dans le sein du Dieu d’Amour, de manière à ce que ne cessent de se consommer, dans l’invisible lumière du cœur, les sublimes noces de l’âme et de l’Agneau Divin. »

texte: Le Crocodile, https://lettreducrocodile.over-blog.net

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