Le Dacheng quan est le second nom du I-Chuan, fondé par Wang Xianzhai (1885-1963).
Chaque art martial est né de la pratique intégrée d'un chercheur qui a réalisé, par une voie qui lui est propre, l'essence des arts martiaux et a voulu la restituer dans une forme nouvelle, souvent synthétique, fruit de sa propre histoire, de ses expériences et de son esprit unique
Maître Wang Xiangzhai a structuré cette forme de boxe chinoise autour de sept domaines : la posture de l'arbre, la marche, l'essai de force, l'explosion de force, l'essai de son, la poussée de main et la pratique du combat avec ou sans armes. Dans cet art, comme dans la plupart des arts martiaux, l'aspect santé, hygiène de vie, énergie est lié à la pratique du combat proprement dit.
En Europe, les pratiquants sont plutôt familiarisés avec les arts martiaux japonais. Il y a dans l'approche chinoise beaucoup de points communs avec l'approche japonaise, mais le lecteur attentif notera aussi des différences de regard, d'esprit, de résonance, différences que l'on retrouve dans les deux calligraphies, chinoise et japonaise, dans leur manière de développer le jeu de Go, ou dans les poésies respectives de ces deux immenses cultures. Ainsi par exemple, la sobriété est essentielle dans les deux cas, pourtant le lecteur averti ressentira deux sobriétés subtilement distinctes.
L'objet de ce livre est de décrire le plus efficacement possible les différentes pratiques, postures et mouvements, de santé comme de combat, du Dacheng quan. Ce sera un ouvrage très utile au pratiquant, et l'occasion d'une réflexion profonde pour tous ceux qui sont concernés par les principes des arts martiaux. En lisant le corps, immobile ou en mouvement, c'est bien l'esprit que l'on met à nu.