Herméneutique du sacré dans l’art contemporain
Comment représenter ce qui, par définition, échappe à la représentation ? C’est la question autour de laquelle gravite la proposition d’Amador Vega de définir une "esthétique apophatique". Cette notion est issue de la théologie négative qui a dominé la pensée occidentale : elle déclare qu’on ne peut pas connaître Dieu objectivement, qu’on ne peut en parler que par négation, annulation du discours. Cette façon d’appréhender le divin se situe d’ailleurs dans le prolongement de l’interdiction biblique de représenter Dieu.
abonnez-vous pour un accès à tout le catalogue !
Partant du principe (paradoxal) que toute image est, au fond, la "présence d’une absence" (l’objet figuré n’est pas vraiment là, ainsi qu’en atteste la célèbre pipe de Magritte), Amador Vega dresse un tour d’horizon des expressions de l’abstraction dans les arts plastiques, en les plaçant dans une perspective philosophique et théologique. Il tente ainsi de définir une "grammaire des images" permettant de décrire une "herméneutique du sacré" en art moderne et contemporain.
Ainsi, le processus de "fragmentation rituelle du corps" exprimée dans l’œuvre de Mark Rothko (peintre du mouvement expressionniste abstrait de l’école de New York), cette "défiguration de l’image", entre-t-elle en résonnance avec la "désimagination" (Entbildung) de Maître Eckhart. S’y ajoutent d’autres éléments tirés de démarches différentes mais explorant toutes la négativité : ambigüité et profanation, abandon et vacuité, durée et mouvement, légèreté et densité… autant d’axes de réflexion menant à la croisée des chemins de la pensée philosophique, de l’art, et d’une herméneutique du sacré.
Êtes-vous curieux de découvrir en quoi le fait de renoncer à créer, à l’apogée de sa carrière, est une démarche artistique significative ? …
Suivez alors Amador Vega dans cette conférence de 32 mn enregistrée à l’université du Mirail (Toulouse) lors du colloque "Mystique, littérature et arts de la représentation du XIXème siècle à nos jours", organisé par Lydie Parisse.