Mariage mystique et mystique nuptiale au Moyen Âge
La place de la femme, du corps, et de la sexualité ont toujours été une préoccupation première dans le christianisme. Ainsi, outre son caractère de nouveauté, la fête de Marie, introduite au XIIe siècle en occident (8 décembre) a heurté de nombreux théologiens par son apparente incompatibilité avec un corps de doctrine solidement établi : universalité du péché originel, transmission de ce péché par le biais d'une sexualité irrémédiablement fautive, nécessité pour chacun d'être racheté par le sacrifice de la passion du christ.
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Ces thématiques – objet de nombreuses et houleuses discussions - éclairent un grand nombre de représentations, tant anthropologiques que théologiques : sur la reproduction, la conception virginale, le rapport mère-fils et créature-créateur.
« LA » mystique n’existait pas au Moyen-Âge, seul l’adjectif « mystique » était alors connu, nous dit Marielle Lamy.
La vision béatifique, la contemplation, « Voir Dieu » et dans certains cas unir sa vie à lui, dans une relation aussi pure que continente a représenté un idéal de piété pour de nombreuses femmes au Moyen Âge.
Marielle Lamy analyse ici les différentes typologies sociales de ces femmes, les motivations qui les conduisirent à faire don d’elles-mêmes (oblation), et qui dans certains cas paroxystiques, allaient jusqu’à s’emmurer définitivement dans des recoins exigus de la ville pour ne se consacrer plus qu’à Dieu. Ce que l’on nommait alors les « recluses ».
Virginité était-il alors synonyme d’intégrité ?
Dans la seconde partie de son exposé, Marielle Lamy interrogera les différentes représentations que les deux corps sociaux de cette époque, clergé et aristocratie, ont pu établir entre l’intégrité d’une personne, sa pureté et virginité. Cela, tant sur un plan corporel, que spirituel.
Exposé enregistré lors de la XVIIème Journée Henry Corbin (novembre 2022) « Amour humain, amour divin » que nous remercions pour leur accueil.