Le Liber Hermetis Trismegisti, indique l’éditeur, est un manuscrit écrit en grec puis en latin, ce dernier conservé à la British Library. Il est composé de 5 traités d’astrologie dont celui proposé pour la première fois en français dans ce livre. La version latine date de 1413, cependant les textes semblent dater des Ve et VIe siècles, peut-être sont-ils plus anciens encore. Cette traduction française est basée sur la traduction anglaise de Robert Zoller.
Hermès Trismégiste est souvent identifié au dieu Thoth. Dans l’avant-propos de l’éditeur, il est suggéré que « le titre de « Trois fois grand » est un titre honorifique spirituel décrivant la réalisation de la troisième naissance. La première étant la naissance de la mère comme tous les humains, la deuxième étant l’initiation dans la consécration pour la prêtrise et la troisième est la naissance spirituelle conférée par l’illumination qui est le résultat de la connaissance du Daïmon, ou Ange Gardien. »
Si les origines du texte et surtout de l’enseignement recueilli sont incertaines, les sources semblent bien pré-chrétiennes.
« La valeur du Liber Hermetis Trismegisti, précise l’avant-propos, réside dans le fait que c’est un texte astrologique païen qui a échappé miraculeusement à la censure de l’église naissante et aux suppressions des compilateurs islamiques. Il nous offre un regard, au moins au chapitre I et probablement dans d’autres chapitres, du genre d’astrologie qui était pratiquée dans les temples égyptiens hellénistiques avant la montée du Christianisme. »
Le texte est marqué par le dualisme gnostique et une approche « scientifique » comme le Tetrabiblos de Ptolémée. C’est une astrologie construite surtout à partir de l’ascendant dans laquelle l’usage des maisons est inhabituel, les nœuds lunaires sont indicateurs de la longévité, les transits de la Lune précisent la nature d’une maladie, etc. Ces marqueurs ont eu une influence sur l’évolution de l’astrologie jusqu’à nos jours. Cependant, plusieurs problèmes de cohérence se posent. Dans l’introduction à l’édition anglaise, l’éditeur avançait l’hypothèse d’erreurs de traduction et de compréhension entre le texte grec et le texte latin, malheureusement, seul ce dernier a été retrouvé.
L’appareil de notes très conséquent de Robert Zoller permet de mieux comprendre un texte qui reste difficile et de prendre en compte les sens des mots utilisés dans leur contexte et leur époque. A travers le texte, se dessine une doctrine astrologique mais pointe également une philosophie associée, proche de celle du Corpus hermeticum.
Source : La Lettre du Crocodile