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Marc Marciszewer fait partie de cette génération de baroudeurs de l’esprit qui ont voyagé entre Occident et Orient à une époque, de 1974 à 1995, où la liberté était bien plus grande que de nos jours.

L’ouvrage témoigne d’un chemin de vie spirituelle et poétique, une navigation de la dualité à la non-dualité, faite d’allers et de retours, de détours et de renversements, de la « réalité » à la fable. Marc Marciszewer ne s’est rien interdit, il va là où l’envie le porte, ou suit ce qui jaillit dans sa conscience au moment même.

Le lecteur déambule dans une mosaïque de moments, moments de profondeur, moments d’humour, moments de dérangement… qui s’établissent au fil des pages comme un paysage révélateur de notre propre nature. Nous croisons Nisargadatta, Krishnamurti, U.G., Jean Klein et d’autres moins connus. Nous abordons par petites incursions, à la fois familières et inattendues, toutes les dimensions d’une quête.

« En fait, nous dit Marc Marciszewer, et je crois que la plupart des chercheurs (nommons les ainsi par commodité) le pressentent dès le début de leur quête, la vie spirituelle ne commence réellement que là où finit la quête spirituelle, même s’il est un peu réducteur de présenter les choses ainsi, car où commence l’océan, où finit la rivière ? Afin de pouvoir communiquer, disons que tant qu’il y a une dynamique interne obligeant le chercheur à chercher, dynamique renforçant par ailleurs le réflexe de se prendre pour quelqu’un, et quelqu’un en recherche, donc quelqu’un de spécial, il ne peut y avoir une perception de la spiritualité de la vie. Il peut y avoir, et de fait, il y a, de nombreux concepts sur ce qu’est la vie spirituelle, sur ce qu’elle n’est pas, mais l’encombrement du chercheur recouvre irrémédiablement la perception simple et ordinaire de la vie en train de se jouer (autour et à travers cette multi dimensionnalité qu’on nomme « soi-même »). »

Conscient des incapacités du langage quand il théorise, Marc Marciszewer privilégie l’anecdote, la métaphore, la fable ou la demi-fable, le « comme si », pour redécouvrir notre nature et notre permanence.

Si le titre de l’ouvrage met un « s » à voyages, c’est bien en raison des multiples flâneries ou randonnées que propose Marc Marciszewer, en Inde par exemple, à travers de nombreuses rencontres, comme en soi-même, pour peu que « soi-même » conserve un quelconque sens. L’attention, la lucidité, la plénitude de l’instant présent, la disponibilité à ce qui se présente, accompagnent une errance parfois rugueuse, parfois délicieuse. Pas de méthode, pas d’implication, pas d’attente. Le livre cherche à induire sans conceptualiser, sans chercher à convaincre. C’est un livre de partage, en liberté et en simplicité.

Lisez ce livre, au pire, vous passerez un excellent moment, au mieux, qui sait ?

Source : La Lettre du Crocodile

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