Après Bleu en 2000, Noir en 2008, Vert en 2013, Rouge en 2016, Jaune en 2019, Michel Pastoureau consacre un sixième volume au Blanc, grande couleur du christianisme.
Toutefois, le blanc est une couleur fondamentale depuis l’Antiquité. Avant d’être « La couleur du Christ », elle fut « La couleur des dieux ». La peinture, la sculpture, la teinture nous révèlent la place de cette couleur au sein des sociétés anciennes, dans les mythes et les arts mais aussi la vie quotidienne ainsi que les rapports entretenus avec les autres couleurs. En effet, la triade rouge – noir – blanc, nous dit Michel Pastoureau constitue un ensemble dont on ne peut isoler un des éléments. Il note aussi l’importance considérable de la dualité noir – blanc.
Du IVème siècle au XIVème siècle, le blanc va s’imposer progressivement comme la couleur du Christ et une nouvelle opposition va se construire entre cette fois le blanc et le rouge. C’est tout un bestiaire blanc qui sera mis en valeur dans les représentations chrétiennes : cerf, cygne, colombe… Michel Pastoureau note que le blanc est alors une couleur féminine.
Du XVème siècle au XVIIIème siècle, le blanc devient la couleur des Rois dans une période où l’héraldique et la symbolique des couleurs se développent.
Avec la modernité, le blanc et le noir changent de statut. Ce ne sont plus des couleurs. L’optique d’Isaac Newton est pour beaucoup dans cette évolution mais également la peinture et ses expériences monochromatiques, comme la photographie.
Comme toujours, le propos de Michel Pastoureau est passionnant et l’ouvrage magnifiquement illustré.
Source: La lettre du crocodile