Il est difficile de tirer quelque chose de cet ouvrage tant se mêlent vraies et fausses informations, considérations personnelles, propos fantasmés et interprétations infondées. L’ouvrage manque sérieusement d’étayage et le fait que Roger Facon se présente comme agent infiltrant des milieux rosicruciens et néo-templiers ne plaide pas pour une quelconque rigueur.
Selon Roger Facon, Fulcanelli aurait dirigé depuis 1946 une commanderie de l’Ordre du Temple à Paris. Aucun document ne vient appuyer cette thèse. L’intérêt du livre réside dans certains témoignages ou faits permettant de retracer, avec prudence et en partie, les activités agitées et souvent troubles de la mouvance néo-templières depuis un siècle.
L’histoire, souvent la petite histoire, des organisations dites initiatiques et tout particulièrement celles qui prétendent poursuivre l’œuvre de l’Ordre du Temple est très complexe. Dans le cas des mouvements néo-templiers, se mêlent à un idéal templier plus ou moins malmené, quelques politiciens, trafiquants, barbouzes qui finissent toujours par polluer le projet templier quel qu’il soit.
Dans le long et chaotique trajet du néo-templarisme du XXème siècle dressé par Roger Facon de manière brouillonne, nous croisons de nombreux personnages intéressants comme René Guénon, Valentin Bresle, Robert Ambelain, Lydie Bastien, Jacques Bergier, Raymond Bernard, Jacques Breyer et d’autres. Parmi eux, se trouve Jean-Marie Parent, qui fonda en 1978 la Fraternité Johannite pour la Résurgence Templière qui devint en 1984 l’Ordre des Chevaliers du Temple du Christ et de Notre-Dame, l’une des rares organisations néo-templières à proposer un projet sérieux.
Le lecteur devra ainsi trier parmi les informations ou propositions de Roger Facon et s’extraire de la vision bas-occultiste de l’auteur pris entre prétendues forces blanches et prétendues forces noires pour trouver quelque matière fiable.