Ishikawa Jun est l’un des grands noms de la littérature japonaise, l’un des rares maîtres de l’imaginaire. Il reçut en 1937 le prestigieux prix Akutagawa pour Le Bodhisattava de la grande pitié (Fugen).
L’œuvre d’Ishikawa Jun est marquée par un profond esprit de liberté et de révolte, il s’attaque tant au militarisme qu’au conformisme mais en appelle, plus profondément au-delà des formes elle-même à la libération de la conscience. Ce livre rassemble deux textes, Le faucon et Les Asters qui mêlent fantastique et poésie pour tracer une surprenante quête libertaire du non-consditionné.
« L’écho de ce rythme vibrait agréablement à son oreille. Il était beau comme seul peut l’être le rythme émanant d’un dur effort. Il était un chant sans voix. Un chant qui ne peut naître que du labeur fourni par un être humain pour construire sa vie. Il se souvenait à présent ; quand il avait vu, la nuit passée, dans la maison sur l’autre berge du canal, les gens travailler autour de la gigantesque machine, un rythme semblable était venu au cœur du silence se graver quelque part dans son oreille. Dans cet endroit-ci, le labeur consistait à se battre contre les barreaux. »