« Si l’obscurité est une composante de la lumière, il arrive un temps où la clarté intérieure doit épouser les courbes du jour afin de « donner à voir ». Et c’est précisément ce que Myriam Bat-Yosef fait : elle donne à voir un monde issu de l’athanor de ses perceptions. Un univers de symboles, de couleurs, de formes, ouvre le regard sur de nouveaux paysages mentaux ou fusionnent érotisme et fantastique.
Comme le souligne René de Solier : « On devra s’interroger, il est temps, sur le rôle des femmes dans le surréalisme et la peinture, le fantastique contemporain, et songer à une histoire vraie, qui groupe : Valentine Hugo, Léonore Fini, Dorothea Tanning, Leonora Carrington, Unica Zürn, Jane Graverol, Toyen, Bona, Manina, Myriam Bat-Yosef. […] On est impressionné par ce non-conformisme et les dissidences, une fierté inventive, menée à bien. Un musée inquiétant en résulte, plus riche que l’imagination. » C’est dans ce dessin que ce livre existe, quand bien même Myriam Bat-Yosef ne prit jamais part aux activités du groupe surréaliste ; elle épousa du surréalisme sa dynamique, son insoumission et son utopie, sans pour autant adhérer à tous ses principes. Et il y eut cette injonction, ces paroles sésames aptes à ouvrir les cœurs à hauteur des orages, qu’elle prononça : « Je veux surpasser le Dieu de la Bible qui a fait l’homme à son image et métamorphoser l’homme à l’image de mon art ! » Ainsi, dans la lignée des « voleurs de feu », la flamme prométhéenne venait de tracer une voie, unique, celle de la « révélation ». »