La gnose chrétienne selon Clément d’Alexandrie
La gnose : un chemin vers la perfection… Ou vers le bûcher ? Au troisième siècle de notre ère, le christianisme était encore dans sa période dite « primitive ». La patristique, alors émergente, tentait de concilier cette nouvelle révélation, et « médiation par le Fils », avec la philosophie pratique, stoïcienne notamment. Les termes de « gnose » et d’« hérésie » étaient alors sujets à différentes interprétations qui variaient selon les auteurs. Le terme même d’hérésie n’était pas encore connoté péjorativement (du latin haeresis : « doctrine, système »).Mais, il le deviendra justement rapidement, par la suite.
abonnez-vous pour un accès à tout le catalogue !
A cette époque se côtoyaient des noms biens connus de l’hérésiologie en devenir : Irénée de Lyon, Basilide, Valentin et Clément d’Alexandrie (150-215 ap. J.-C.).
« Le vrai gnostique est un exégète, celui qui a l'intelligence spirituelle de l'Écriture sainte »
Pour Clément d’Alexandrie, la gnose est une connaissance, une tradition, en grande partie orale et secrète, transmise du Christ aux Apôtres, puis des Apôtres à une suite de maîtres spirituels (Pantène pour Clément).
Cette tradition secrète a pour objet les mystères de l'au-delà. Il y est question des sept esprits supérieurs, des archanges et des anges, de la montée de tous les êtres vers la perfection, à travers des demeures hiérarchisées dans lesquelles ils restent, comme disciples puis comme maîtres.
Au cours de cet exposé, donné lors des dernières Journées Henry Corbin, Alain le Boulluec commente les célèbres Stromates de Clément, et spécifie de quelle façon chaque croyant est invité à embrasser cette connaissance qui dépasse et transcende ses organes sensoriels. Une connaissance qui le fait basculer du monde physique à celui de la théologie.
Un chemin qui le conduit à approcher et goûter la saveur des « biens véritables », ceux de l’âme, et qui ne prennent aucune sorte de matérialité sonnante ou trébuchante.....