Les apparitions mariales en France au XIXe siècle : visions privées et appropriation publique
On sait que « la peur de l’An Mille » a généré un vif regain d’intérêt pour la vénération des reliques de Saints (ossements, habits, linceuls) et fit se déplacer un grand nombre de pèlerins vers ces lieux de cultes. Le XIXème siècle, siècle charnière sur bien des aspects, s’est caractérisé par un affermissement de la modernité, de l’industrialisation et d’une impiété grandissante*. Paradoxalement, il fut le théâtre d’une vingtaine d’apparitions de la Vierge Marie…
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Deuxième paradoxe, ces mariophanies se sont déroulées, dans les décennies qui ont encadrées le premier, et unique, « dogme marial » : celui de l’Immaculée Conception (1854)…. Que penser et quel crédit apporter à ces « expressions du surnaturel » qui ont profondément marquées les esprits de cette époque ?
Miracle ? Hallucination ? Ou autosuggestion ?
« En pleurs, bavarde, debout, assise, ou en gloire »
Claude Langlois nous détaille ici quatre des apparitions mariales les plus connues. Celle de la Rue du Bac, avec Catherine Labouré en 1830, puis celle de La Salette en 1846, où la Vierge est apparue en larmes face à un berger et une bergère ; celle de Lourdes en 1858 (où Bernadette Soubirous vit dix-huit apparitions successives). Puis enfin celle de Pontmain 1871, qui intervint en plein conflit avec la Prusse.
Il nous explicitera ensuite le distinguo qui existe entre les apparitions « privée » ou « publique » puis interprétera les nombreuses altercations qui se produisirent entre mouvement attestataire et mouvement contestataire et qui virent s’affronter de nombreux penseurs dont Charcot, Zola et Huysmans.
Un exposé transversal qui unit histoire, théologie et sociologie enregistré lors des XIVe journées Henry Corbin et qui vous plongera dans cette mystique populaire….
* Expression de Léon Bloy qui se passionna pour l’apparition de la Salette