Le Règne de la Quantité de René Guénon (1/2)
La crise du monde moderne, ouvrage visionnaire de René Guénon paru en 1927, dénonçait avec virulence cette épidémie galopante, d’autant plus redoutable qu’invisible, celle de l’état d’esprit moderne : une perte des repères spirituels, un engluement croissant dans le matérialisme, une confusion entre le temporel et le spirituel.
Pour évoquer en image les choses: tant que le myope n’a pas été placé face à une paire de lunettes, il considère son infirmité comme une chose établie, et bientôt normale.
abonnez-vous pour un accès à tout le catalogue !
D’ailleurs si on le lui proposait il serait même capable de présenter son handicap comme un progrès, tellement, progressivement, il s’y est habitué et identifié….
Le "handicap" s’est ainsi métamorphosé par une magie de l’esprit comme une sorte de norme et bientôt "d’exemple à suivre" (une "magie de l’esprit" que nous évoquerons dans le second volet de cette table-ronde, sur les signes des temps).
Néanmoins, si en 1927 René Guénon caressait l’espoir d’une issue possible, d’un sursaut émanant de nos "élites", dix-huit ans après, alors que parait Le Règne de la Quantité ou les Signes des Temps (Gallimard, 1945), pour lui : la porte s’est refermée.
Soixante-dix ans après la parution de cet ouvrage
Duel regard critique pouvons-nous adopter et surtout "l'apocalypse" décrite est-elle toujours en cours ?
La vitalité de la reconstruction des années 1945 (lancement du New Deal, création de la Motion Picture Association of America, entre autre chose...) favorisa-t-elle la recherche de l’Homme sur sa véritable nature, son Soi, son Atman ?
Ou bien au contraire "ces forces de désagrégation" ont-elles (re)pris de l’ascendant, celui de la nouvelle norme, en n’offrant qu’étourdissement, divertissement et son parodique "bien-être" ?
Eléments de réponse dans cette première table ronde en compagnie de Jean-Marc Vivenza, Jean-Pierre Laurant et David Bisson.