La mystique du sang : quand vampirisme et nazisme se rencontrent chez Furio Jesi
Giorgio Galli (1928-2020), Ioan Culianu (1950-1991) et Furio Jesi (1941–1980) sont trois chercheurs qui ont mis en lumière comment les mythes anciens, les pratiques magiques ont pu être instrumentalisés, dénaturés afin de servir des intérêts politiques. Toujours très sombres et particulièrement autoritaires. Cette « machination mythologique » devenant un paravent destiné à subjuguer inconsciemment les foules.
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A travers le dernier ouvrage de Furio Jesi, paru en 1979, L’ultima notte (« La dernière nuit » en français, titre prémonitoire puisque Jesi allait décéder l’année suivante) Piero Latino revient sur les liens qui unissent la mystique du sang, l'érotisme sacré, la pureté et le sacrifice expiatoire.
Un axe de recherche certes déjà évoqué par Julius Evola en 1931 dans « La mystique du sang dans le nouveau nationalisme allemand », soit deux années avant l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir…
Tenter de conjuguer les intérêts individuels et collectifs, cela s’appelle la politique. Justement dans ses dimensions triplement « méta » : métaphorique, métahistorique (Jesi se réfère aussi aux égyptiens, aux phéniciens etc.) et métapolitique, Furio Jesi nous donne à méditer sur les thèmes de l'exil, de la mémoire, de la lutte politique, et de la condition humaine dans un monde marqué par la violence.
Une vision inédite mêlant tradition et anarchisme ?
Comme le formule Piero Latino dans sa conclusion : puisse cette « ultima notte » être la prémisse d’une aube nouvelle, où les travaux de Furio Jesi seront plus diffusés, et appréciés. Et ainsi, peut-être, apporter un éclairage nouveau sur ces pans occultés de notre histoire.
Exposé enregistré lors de la 39ème Journée Politica Hermetica (« Ésotérisme, littérature et politique ») que nous remercions.