De la puissance à l'acte : la « nouvelle création » dans l'ismaélisme ancien, un concept initiatique et eschatologique
« Bâtin » signifie en arabe ce qui est intime, intérieur, caché, de même que « batinyya » renvoie au terme « ésotérisme ». Ces deux notions font partie intégrante de l’ismaélisme qui est une des branches du chiisme et dont l’origine remonte à Ismaïl ben Jafar, septième imam du chiisme (VIIIème siècle).
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Farès Gillon va aborder ici le concept de « seconde naissance » dans l’ismaélisme et le placer en regard de deux concepts importants chez Aristote : la puissance (ou potentialité, par exemple : la graine) et l’acte (la réalisation, par exemple : l’arbre). L’acte est un prolongement de la puissance.
Quand l’ontologie chère à Plotin rencontre la mystique chiite : un néoplatonisme arabe voir le jour
Pour Farès Gillon, la « seconde naissance », ou « seconde création » sont des concepts extrêmement présents dans l’ismaélisme ancien. L’ismaélisme ancien est antérieur au quatrième calife fatimide Al-Muʿizz, mort en 975 au Caire, et dont le règne s’est justement caractérisé par un certain nombre de réformes idéologiques dont l’intégration du néoplatonisme dans la doctrine officielle de l’ismaélisme fatimide.
Ainsi, à travers les écrits de Al-Kirmani, théologien et philosophe musulman chiite d'origine persane mort vers l'an 1020, et notamment sa doctrine des deux perfections, Farès Gillon nous emmène à la découverte des spécificités de l’école persane, de sa cosmologie en lien avec ces apports hellénisants (Proclus et Plotin).
A travers la résurrection d’Al-Khaq Al-Jadid dans le Coran, il sondera ainsi les liens étroits qui existent dans l’ismaélisme entre entre la vie et la mort, entre ésotérisme et eschatologie…
Exposé enregistré lors de la 18ème Journée Corbin (Nov. 2023, INHA) consacrée au thème de « La seconde naissance ».