Titus Burckhardt et les arts : entre théorie métaphysique, vision spirituelle et action patrimoniale
Quelles sont les « valeurs de l’Esprit » et de quelles façons peuvent-elles guider les pas, les gestes, de chacun d’entre nous ? Philosophes et théologiens naviguent sur cet océan de questions depuis de nombreuses années, sans que jamais leurs chaloupes ne s’unissent. De même : métaphysiciens et traditionnalistes sondent aussi leurs abysses, à la recherche d’un socle commun (arkhè : principe premier), sans toutefois y parvenir avec exhaustivité ni certitude.
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Pour Titus Burckhardt (1908, Florence – 1984, Lausanne) : l’Art représenterait le trait d’union entre ces différents courants, et assemblerait ces différents fragments de Lumière, et de Sagesse.
Le pérennialisme réunit métaphysique, mystique, ésotérisme et gnose.
Le chercheur suisse Patrick Ringgenberg évoque ici les travaux de Titus Burckhardt sur l’art sacré en général et l’art islamique, en particulier.
Prolongeant la parole rapportée du prophète, « Dieu est beau et il aime la Beauté », Burckhardt a analysé, sa vie durant, ce qui était pour lui le vrai but de l’Art : un support à la contemplation de Dieu. « Car la beauté est un rayonnement de l’univers, et toute œuvre belle en est un reflet »
Un antidote à la décadence et à la laideur. Un remède contre l’effilochage du lien au sacré et contre le matérialisme.
Outre les travaux de la médina de Fès, au Maroc, auxquels Titus Burckhardt a contribué sous l’égide de l’UNESCO, Patrick Ringgenberg replace ici la spécificité de Burckhardt, au regard d’autres penseurs tels que René Guénon, Julius Evola, Ananda Coomaraswamy et Frithjof Schuon.
Schuon, justement, penseur soufi suisse et auteur d’ouvrages très renommés, dont Burckhardt fut le proche ami et compagnon de route …
Enregistrement effectué à l’INHA, Paris, décembre 2021, lors du XXXVIIe colloque international de Politica Hermetica,
« Art, ésotérisme et politique » que nous remercions.