Vie et œuvre de John Dee
John Dee (1527-1608) appartient à une catégorie particulière d’hommes, celle des "Renaissance Men". Erudit en tout, polyglotte, il enseigne de Paris à Londres les mathématiques, la géométrie, l’astronomie et voyage sans relâche aux quatre coins de l’Europe.
En effet, son époque est marquée par une effervescence peu commune : d’une part la découverte du Nouveau Monde entraine un changement de paradigme sans précédent et, d’autre part, l’unité chrétienne romaine qui prévalait depuis plus de mille années, se disloque dans un bain de sang effroyable (réforme protestante et anglicane).
abonnez-vous pour un accès à tout le catalogue !
Si notre homme bénéficiait d’une grande renommée et conseillait les puissants (Elisabeth I, notamment), son guide intérieur le conduisait vers l’exploration des secrets de la matière... Sa question principielle :
Quel est cet Atlas qui soutient notre monde ?
Une démarche sincère, exigeante et risquée qui eût le mérite d’être en avant garde pour son époque, et cela dans une certaine filiation de brillants prédécesseurs tels que Paracelse ou Agrippa. Rappelons que nous sommes alors au XVIème siècle, soit juste au sortir du haut moyen-âge. A cette époque, pour percer les secrets de la nature, on ne s’asseyait pas derrière un microscope en blouse blanche. Non, la seule façon d’approcher les plans subtils de la création, c’était d’entrer en communication avec les entités spirituelles ! C’est ce que John Dee s’est attaché à faire, avec un indéniable succès. Un succès qui ne lui valût pas que des amis : la théurgie énochienne voyait ainsi le jour.
Sur le danger de la communication avec les Anges
La culture mainstream fait bien trop souvent appel à des COMMENTATEURS , aux discours bien conciliants et convenus. Pour prendre le contrepied de cet us contemporain déliquescent, nous avons invité deux EXPERIMENTATEURS aguerris des travaux de John Dee: Eric Gazano et Hervé Solarczyk.
Loin d’une posture intellectuelle de salon accompagnée de son florilège d’effets de manches (que l’on retrouve à chaque fois que la société du spectacle essaie d’aborder des sujets un peu sérieux), leur approche nous permet de répondre à de très nombreuses questions. Dans ces réceptions angéliques, où se situe le curseur entre affabulation et véracité ? Ce nouveau langage énochien, adamique, quelles sont ses spécificités ?
Quelles sont les mises en garde pour pratiquer de telles cérémonies ? Des réponses, simples, directes et passionnantes recueillies par Dist de Kaerth qui nous permettent de mieux identifier la sève de cet arbrisseau.
Un arbrisseau devenu tronc, "tronc commun" même, puisqu'il s’est vu prolongé par de multiples branches, rhizomes ou boutures : dans le rosicrucianisme, la Golden Dawn, la Magick, l’O.T.O. et la Franc-Maçonnerie égyptienne.