Jupiter, l'instinct de transcendance
"Pour Jupiter, la coopération prime sur la compétition !" nous-dit Luc Bigé. Nous avons étudié les luminaires et les planètes personnelles : abordons à présent la symbolique des planètes lourdes, dites "collectives".
La première d’entre elles, Jupiter, succède à Mars.
Sa mission première consiste donc à gérer, organiser le fruit des conquêtes martiennes. Jovial (on parle de planète jovienne), "pas possessif mais qui aime à s’entourer de possessions", un jupitérien (Sagittaire ? Poissons ? Ascendant ?) se reconnait dans son soucis constant à favoriser le collectif sur l’individuel.
Et ce avant même sa propre personne. Jupiter est dans l’expansion, dans l’extraversion, dans cet insatiable désir de partage, ciment d’une organisation sociale harmonieuse. Contrairement à Saturne :
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Jupiter est à l’aise avec l’espace … et mal à l’aise avec le Temps !
Fuyant tout système de pensée mono-sémantique Luc Bigé nous rappelle qu’il existe trois différents niveaux de lecture de chaque symbole. Le premier se nomme "plan des principes", le second "plan psychologique" et le troisième "plan spirituel" (ou de lumière). Si les considérations précédentes peuvent constituer une description correspondant au plan des principes, le second plan, psychologique, soulève un aspect qui fissure ce masque jovial, assombri cette bonhommie de façade. A l’instar du sagittaire "ce centaure qui a soif de grand espace mais en même temps recherche toujours la caresse de l’homme": et si l’optimisme du Jupiter n’était qu’un masque social, cette Persona des théâtres grecs sur laquelle Carl Gustav Jung a beaucoup écrit ?
Persona, masque et personnage ?
Pour Luc Bigé, tout jupitérien, selon son chemin de vie et son plan de conscience, risque d’être exposé à une tension entre deux forces antagonistes : d’une part son conformisme et d’autre part sa grande curiosité, son désir viscéral "d’occuper l’espace" et de fuir la solitude.
Héra et Zeus : la clef de ce dilemme
A l’image du couple que forment Héra et Zeus (Zeus est grec, Jupiter romain), et notamment sa rencontre avec Sémélé puis la naissance de Dionysos (littéralement "né dans la cuisse de Jupiter"), Luc Bigé propose à notre réflexion une solution de ce problème jupitérien : faire sien ce que le mot "limite" veut dire, tant dans sa vie sociale que dans son couple avec Héra.
Etre capable de se fixer une barrière, et ne pas tenter de la franchir. Un rôle, une fonction que représentera Saturne dans le prochain volet. Une clef aussi, qui passe certes par l’ivresse dionysiaque, une ivresse mystique, et qui lui permet de favoriser la communion d’âmes-à-âmes au sein de groupe.... Une prévalence toute jupitérienne, certes, mais vécue cette fois sur un plan spirituel, vertical, et non plus social, horizontal.
Souhaitez-vous ainsi saisir pourquoi parmi les deux fils de Jupiter : Dionysos est "le plus humain des Dieux"…. et Hercule, "le plus divin des hommes" ?
Eléments de réponses ici de Luc Bigé dans cet exposé riche d’enseignements….