Les rituels mystériques du IIe siècle : état des «lieux»
Nous sommes au IIe siècle de notre ère et l’Empire Romain est à son apogée. Son territoire s’étend de la Tamise jusqu’à l’Euphrate ; et toutes les côtes de la Mer Méditerranée sont sous son contrôle. Cette période de paix, appelée la « Pax Romana », est marquée par une situation économique et militaire heureuse, ainsi que par une grande diversité religieuse et culturelle. Au sein de celle-ci, on trouve de nombreux cultes à mystères (Éleusis au premier rang, mais aussi Dionysos, Orphée, Mithra, etc.) et les débats entre écoles philosophiques sont passionnés....
abonnez-vous pour un accès à tout le catalogue !
Rappelons qu’à cette époque les chrétiens ne forment qu'une « secte » parmi d’autres, et ses penseurs affichent une quête vers l’universalité et un rejet des cultes dits idolâtres.
Des cultes et religions hétérogènes dans un monde en quête d’unité*…
Dans le cadre du projet de recherche universitaire AnHiMA, Nicole Belayche et Francesco Massa ont organisé un colloque passionnant et pour le moins original : « Les mystères au IIe siècle de notre ère : un mysteric Turn ? »**.
Cette première allocution dresse un « état des lieux », introductif, et sera prolongée par une vingtaine d'interventions.
L’expérience secrète : la documentation antique gréco-romaine, en dehors du christianisme, est étonnamment silencieuse à ce sujet…
« Dans les discours philosophiques et littéraires, ces cultes à mystères constituaient bel et bien une métaphore d’initiation à la sagesse ! », nous dit Francesco Massa. Et pour lui de poursuivre : « Il s’agit d’une métaphore que les auteurs chrétiens récupérèrent pour définir le contenu de l’enseignement de Jésus et les rituels d’entrée dans la communauté chrétienne »....
Emprunt ? Récupération ? Ou banalisation ?
Un état des lieux captivant - et abordé de manière pédagogique - qualifié de « tournant » puisque, c'est le postulat de nos deux intervenants, cette époque est marquée par une floraison de l’emploi du terme de « mystère » dans tous les systèmes religieux (paganisme, judaïsme, christianisme) et dans la plupart des textes littéraires (poésie, rhétorique, médecine, philosophie, homélie, exégèse).
Souhaitez-vous vous plonger dans l’effervescence spéculative – et initiatique - de cette époque ? Découvrir la diversité des pratiques cérémonielles, depuis les plus ostentatoires consacrées aux dieux et aux empereurs divinisés, jusqu’à celles réservées aux seul.e.s iniitié.e.s ?
-------------------------
* Une forme de christianisme (celle professée par les évêques de Rome et d’Alexandrie) fut reconnue comme religion d’Etat en 380, sous le règne de l’empereur Théodose Ier.
** Enregistrement effectué à l’INHA, Paris, le 20/09/2018. Colloque international organisé par Nicole BELAYCHE (EPHE, PSL / AnHiMA), Philippe HOFFMANN (EPHE, PSL / LEM) et Francesco MASSA (Université de Genève), auxquels nous adressons nos remerciements.