L'œuvre au jaune chez Jung
« Patient » ou « Adepte » ? « Trois » ou « quatre » phases dans la réalisation du Grand Œuvre alchimique ? Les liens entre l’alchimie et la psychologie des profondeurs, développée par Carl Gustav Jung (XXème siècle), sont nombreux. Lui-même, d’ailleurs, s’est appuyé pour partie sur les travaux du médecin alchimiste suisse Paracelse (XVIème siècle), célèbre philosophe de la Nature, dont les travaux, monumentaux, inspirent aujourd’hui encore nombre d’alchimistes et jardiniers du ciel.
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Purifier la matière, se purifier soi-même posent les bases d’un jeu de miroir entre l’homme et la matière, le très subtile et le très grossier, l’atome et le cosmos…. Un dialogue amoureux et dialectique.
L’œuvre au jaune : une « quatrième » phase méconnue qui se situe entre l’œuvre au blanc (2) et l’œuvre au rouge (3).
Si les trois phases alchimiques modernes sont relativement connues : Noir (Nigredo, pourriture), Blanc (Albedo, distillation), et Rouge (Rubedo, sublimation) il se trouve qu’antérieurement au XVème siècle, il en existait une quatrième, la Jaune, nommée Citrinitas. Son nom vient de Citris, Citrine, Citron.
Bertrand de la Vaissière, analyste jungien réputé, répond ici aux questions de Marco Zulian.
Il nous présente les spécificités de cette phase alchimique, placée sous le sceau de la médiation : entre la cristallisation du Blanc, l’intégration de ses acquis, et la sublimation du Rouge. Une zone intermédiaire entre le corps et l’esprit, mais durant laquelle des pas de côtés (comprendre ici : « dépressions ») sont fréquents.
Des chocs préparatoires, voire ultimes, où l’ennui, le découragement (acédie), « la concupiscence du savoir » (C.G. Jung), « l’intellect gras » (James Hillman) constituent autant d'impasses que l’adepte saura, sans doute, identifier et esquiver. Cela pour atteindre le miracle d’une seule chose, au Rouge - Rubedo : le Soi.
Une dimension où les mots disparaissent, les bavardages cessent pour laisser place à la tranquillité de l’âme : l'ataraxie....