Les Juments de Diomède, ou l’art de canaliser les puissances de la Vie 8/12
Des chevaux mangeurs d’hommes : encore une histoire à dormir debout, allez-vous penser ? Et bien non : les mythes nous distillent des messages universels et atemporels, et pour apprécier leur divin nectar, encore faut-il avoir ses papilles grandes ouvertes, ses sens réceptifs aux moindres détails. Pourquoi des Juments, « femelles », et non des étalons, « mâles » ? « Car ce mythe nous renvoie aux énergies primesautières, celles du Printemps, et du Bélier. Spring, en anglais. Celles durant lesquelles les élans vitaux de Dame Nature bondissent dans toute leur fécondité » nous-dit Luc Bigé.
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Une force redoutable qu’il s’agit ici d’identifier, puis de canaliser. Faute de quoi, on risque la dévoration…
Diomède, fils de Mars-Arès, signifie « maitre des harnais » mais enchainer ces animaux à leurs mangeoires est contre-productif. Contre-nature. Licols et harnais ne constituent pas la réponse appropriée pour canaliser ces forces. Contrariées, elles peuvent devenir folles.
L’étymologie du nom des quatre juments indique explicitement une bascule vers un Nouveau Soleil. Cette renaissance passe dans ce huitième* Travail par l’ouverture des grandes eaux de l’océan, celles de la « compassion » (cf. ici, comment Hercule est parvenu à se débarasser des Bastiens). De là à effectuer le rapprochement entre la lente maturation de la Maison XII, celle des Poissons, où la compassion règne en maitre, et qui prépare les sémences du renouveau Bélier (Maison I), il n’y a qu’un pas, que Luc Bigé ne manquera pas de franchir.
Renoncer à la sécurité de sa mangeoire et partir à la quête de son idéal, tel est le défi du Bélier : mettre sa puissance de vie au service de quelque-chose de plus grand, plus vaste que lui. La Vie avec un V majuscule.
Le Bélier, lui dont la force est dans le cou, parviendra-t-il à canaliser son impulsivité et comprendre que « ce n’est pas par ma pensée que je vais contrôler les forces archétypales qui me traversent, elles sont infiniment plus grandes et puissantes que ma petite intelligence ? ». C'est bien par son coeur.
Diomède et Abdreos (l'amant d'Hercule !) l'auront appris à leurs dépens ; et Luc Bigé nous retranscrit ici les éléments clef de ces méditations.
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* Liste des quinze exposés : trois introductions suivies des douze Travaux
Hercule et les douze pétales du cœur - intro 1
Hercule et la puissance de la Lune - intro 2
Hercule, la vérité qui guérit – intro 3
Le lion de Némée, se regarder en face, sans tricher - 1/12
L’Hydre de Lerne, sortir de l’émotionnel pour entrer dans la Lumière - 2/12
La capture du sanglier d’Erymanthe 3/12
La biche de Cérynie, quand Apollon et Artémis fraternisent- 4/12
Les oiseaux du lac Stymphale : quand l’archétype traverse le piaillement des représentations 5/12
Nettoyer les écuries d’Augias, un mythe contemporain 6/12
Hercule et le Taureau de Crète : sur la légitimité d’une possession et le ravissement de la beauté - 7 /12
Les Juments de Diomède, ou l’art de canaliser les puissances de la Vie - 8/12
La ceinture de la reine des Amazones, s’ouvrir à l’inconnaissable - 9/12
Les vaches de Géryon : Se laisser féconder par le monde des mystères : les vaches pourpres de Géryon - 10 /12
Cueillir les Pommes d’Or du Jardin des Hespérides : entrer en contact avec les étoiles - 11/12
La capture du Cerbère, naissance du Nouvel Homme - 12/12