La mystique, un chemin intérieur
Pour Laurent Jouvet, posture est synonyme d’imposture, et toute rigidité, toute forme de crispation, portent immanquablement le sceau de l’égo. Ces affirmations sortent-elles de la bouche d’un anarchiste vieille école de type « ni dieu ni maitre » ? Non, paradoxalement, elles proviennent d’un ancien moine, qui a passé six années de sa vie dans les monastères (trois chez les bénédictins et trois dans la Grande Chartreuse). Et bien qu’ayant « franchi la Clôture » de son plein gré, c’est-à-dire recouvré sa liberté sur un plan profane/ hors du temple, il ne renie, ni ne rejette, en rien, son passage dans ces deux ordres.
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Laurent Jouvet a donc beaucoup à nous apprendre sur le ministère de ces hommes qui ont choisi de consacrer leur vie à Dieu.
Ce chemin intérieur, implique silence et recentrement. Fuyant la cacophonie et les injonctions extérieures, il conduit, en principe, vers un chemin individuel d’éveil et de libération.
Fustigeant la position qu’il nomme « les mendiants du divin », celle par laquelle certains hommes d'église attendent passivement, via la réitération de prières et de supplications, des années durant, que la volonté de Dieu ne s’accomplisse, Laurent Jouvet prône au contraire une voie d'accès direct, d'émancipation et d'introspection personnelle. Une approche volontariste, mêlant exigence et bienveillance, dont l'influence protestante n'est sans doute pas étrangère.
Une voie qui passe par le corps, mais aussi, dans son cas précis, par la musique.
Ce premier entretien, mené par Sandy Hinzelin, nous plonge ainsi dans le parcours de Laurent Jouvet. Il sera suivi d’un second volet portant sur l'universalité de l'expérience spirituelle.. Mise en ligne en nov. 2023.
Souhaitez-vous découvrir le parcours de cet homme aux multiples facettes dont le franc-parler et le sens de l’humour sont autant de stances et de pavés jetés dans la mare endormie du christianisme d'aujourd'hui ?