Jean Pic de la Mirandole : sa vie
La fin du XVème siècle vit un météore illuminer le ciel de l’Italie et à sa suite, toute la méditerranée. Son nom : Jean Pic de la Mirandole (1463-1494). Nous sommes à la fin du quattrocento italien (première Renaissance) ; l’Italie se compose alors de nombreuses cités-états ; Charles VIII (futur grand-père de François 1er) règne en France et Laurent de Médicis à Florence.
La naissance de Pic de la Mirandole marqua ses témoins oculaires : ils rapportèrent qu’un grand cercle de feu entoura alors le lit…. Assurément un signe annonçant que ce nouveau-né allait devenir l’un des esprits les plus brillants de son époque !
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Malgré une disparition prématurée, à l’âge de trente-et-un an (empoisonné par son secrétaire, au moment où le Roi de France entrait dans Florence, étrange coïncidence* dont personne ne connait les circonstances exactes), il nous laisse une œuvre d’une profondeur sans égale, embrassant philosophie, mathématiques, théologie, kabbale…. et magie !
Une quête effrénée vers une connaissance totale, où tous les domaines du savoir sont autant de manifestations de l’unique Vérité.
En préambule d’un second volet (collection : « Les ésotérismes de la renaissance », edlr », septembre 2017, volet qui abordera plus spécifiquement la pensée de Pic), nous avons souhaité poser dans un premier temps le cadre historique, géopolitique et philosophique de cette époque.
Pardo Fornaciari et Flavia Buzzetta, tous deux grands spécialistes internationaux de ce sujet, vont ici brosser les grandes lignes de la courte vie, mais intense, de Pic. Son enfance, ses amitiés (Flavius Mithridate), ses amours (avec une femme mariée, Marguerite, de plus cousine de Laurent de Médicis !), ses rencontres (Marsile Ficin), ses travaux et les autres grandes figures de son époque (Nicolas Machiavel) jalonneront cet échange et témoigneront de la vivacité intellectuelle de cette période, dont Pic est incontestablement l’un des plus beau, et des plus intègre, représentant.
Sa soif de connaissance, inextinguible, l’amena ainsi à s’intéresser aux mystères de la pensée juive, dont le berceau à cette époque était en Italie du sud, en Sicile….. Il eût ainsi, le premier, la fulgurance d’oser la transposition de la Kabbale dans la pensée chrétienne, courant que l’on nommera à sa suite la « kabbale chrétienne ».
De la même façon, en tant que savant mais non « homme d’église », il osa interroger publiquement le Pape sur certains points relatifs à l‘eucharistie (la transsubstantiation) : une question qui lui attira les foudres du Vatican mais ouvrit, avec trente ans d’avance, des interrogations reprises cette fois par un allemand du nom de Martin Luther, et initiateur de la réforme protestante…
Souhaitez-vous ainsi découvrir le destin hors du commun de ce funambule de l’univers, jonglant avec tous les savoirs, et préfigurant un humanisme noble, c’est-à-dire « ami des Dieux » et de la Connaissance avec un « grand C » ?
* rappelons-ici que le même Roi de France, Charles VIII, emprisonna à Vincennes, quelques années auparavant, le jeune Pic venu chercher refuge en France, fuyant la vindicte du Pape…