En quête de Henry Corbin, franc-maçon chevaleresque

"Toi qui entre ici, laisse toute espérance" nous indique Dante sur le frontispice de la Porte des Enfers. "N’est-ce pas là  l’avertissement qu’aurait dû méditer Henry Corbin  alors qu’il entrait en Franc-Maçonnerie à l’âge de soixante-trois ans, en 1966 ? "  s’interroge Jean Clergue-Vila, avec une pointe d’ironie… Henry Corbin fut célèbre en tant que philosophe, spécialiste de l’Iran et de la gnose chiite. 

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35:08
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En revanche sa passion dans les douze dernières années de sa vie pour l’étude des liens (hypothétiques) entre la franc-maçonnerie et l’Ordre du Temple reste méconnue. En effet, dans les années soixante, la lecture du célèbre ouvrage de René Le Forestier "La franc-maçonnerie occultiste et templière au XVIIIème siècle" fut reçu par Henry Corbin comme une sorte de révélation.

Ce livre mettait en évidence l’existence d’une quête spirituelle maçonnique imprégnée de sensibilité chrétienne… Quête qui se trouve prolongée dans un Ordre Intérieur de nature chevaleresque et exacte retranscription archétypique de l’idéal cultivé par Corbin: la figure de Parsifal mise en Opéra par Richard Wagner, d’après la légende de Wolfram von Eschenbach.

Alors qu’il n’était encore qu’un jeune étudiant, Henry Corbin ne déclarait-il pas à son ami Robert de Chateaubriand : "ce n’est que par les voies d’une élite spirituelle, d’une véritable chevalerie de l’esprit que pourra se faire l’évolution de l’âme dans un monde aussi ruiné que le nôtre de ses antiques vitalités métaphysiques… " et donc pour Corbin d’attendre avec impatience l’édification d’une authentique chevalerie spirituelle bâtie sur les ruines de l’ancienne société.

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L’aspiration profonde d’Henry Corbin vers une chevalerie idéelle le conduisit donc après une brillante carrière universitaire et une reconnaissance internationale pour ses nombreux ouvrages, à se rapprocher de différents groupes maçonniques français. Il  y entraina à sa suite  un certain nombre de ses anciens élèves (devenus célèbres depuis)  comme Gilbert Durand, Antoine Faivre, Richard Stauffer ou Frédérick Tristan.

Ainsi, entre Paris et Téhéran, à travers le groupe qu’ils créèrent, "L’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem", Corbin et ses disciples entèrent de renouer le fil invisible qui relie historicité et Histoire sacrale, franc-maçonnerie et chevalerie templière, et extrapolons un peu "Eglise de pierres" et "Eglise Intérieure"….

Corbin trouva-t-il dans la franc-maçonnerie de son temps la chevalerie spirituelle universelle qu’il rechercha toute sa vie durant ?

Eléments de réponses avec Jean Clergue-Vila dans cette conférence filmée lors du 6ème colloque des Journées des Amis d’Henry et Stella Corbin.

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