De l'unité de la franc-maçonnerie...?
Quoi : "l’unité de la Franc-Maçonnerie française est remise en question ?" Ah bon, parce qu’elle n’est pas unie ? Et bien non figurez-vous ! La spécificité française suit en cela la vieille tradition gauloise de la division des clans en face de la puissance romaine (en l’occurrence face à la puissante Grande Loge Unie d’Angleterre, GLUA), comme nous l’explique brillamment Roger Dachez (représentant de la Loge Nationale Française, historien de la Franc-Maçonnerie et président de l’Institut Maçonnique de France).
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Divisions dues notamment à des clivages politiques non avoués et ce malgré le caractère soi-disant apolitique de la franc-maçonnerie …
Mais ces divisions ne s’arrêtent pas là : reste en effet le problème délicat et éminemment actuel de l’initiation des femmes, comme nous le rappelle Catherine Jeannin-Naltet (représentante de la Grande Loge Féminine Française), qui s’indigne dans ce débat d’être traitée "d’irrégulière" par le nouveau Grand-Maître de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), Bruno Pinchard, pourtant en délicatesse par rapport à sa régularité anglaise, comme il le reconnait d’ailleurs avec beaucoup d’humilité…
Alors la franc-maçonnerie française, faute d’être unie, est-elle pour autant en péril ? On pourrait s’en inquiéter avec la multiplication actuelle des obédiences qui poussent comme des champignons et qui s’excommunient mutuellement en se livrant parfois à des guerres fratricides.
Mais comme nous le rappelle Roger Dachez (dont les analyses sont toujours aussi lucides et clairvoyantes) : la véritable unité de la Franc-maçonnerie repose avant tout sur un bien commun : celui de l’identité des symboles d’abord, et ensuite sur des filiations historiques incontestables.
Un débat brillant, de haute tenue, très éloigné des marronniers habituels que nous donne en pâture de la presse généraliste, distractive et superficielle, et que nous vous invitons à savourer comme il convient…