Les voyages du REAA à travers les langues et les cultures
Traduire c’est trahir ! Parait-il. Telle est du moins la préoccupation première de tout traducteur, qui, dans un souci de fidélité au texte, cherchera, en plus de son sens-même, à contextualiser le plus possible le propos. Jean-Pierre Gonet est traducteur de profession. On lui doit la traduction du Manuscrit Francken de 1771 (ces manuscrits constituent les principales sources du Rite Ecossais Ancien et Accepté, qui est le rituel maçonnique le plus pratiqué dans le monde). Toute la question, pour lui, était donc « d’entrer dans la langue et la mentalité des hommes du XVIIIème siècle »…
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Nous sommes alors dans les Caraïbes appartenant au Royaume de France et aux Provinces Unies. Depuis l’Ecosse, terre de « refuge » des Templiers, résonne une forme nouvelle de concorde chrétienne, lovée dans un écrin de chevalerie spirituelle : la Franc-Maçonnerie. Trois langues, trois nations mais un idéal commun… Quel formidable chantier pour un traducteur !
Herméneutique ou exégèse ? De l’importance du choix des mots…
Entre le Baron de Tschoudy « qui déplorait le surnombre de mots hébraïsants, intraduisibles et déformés, dans les rituels des hauts-grades écossais », aux initiations de Casanova à Venise, les rituels de Cagliostro à Palerme ou encore la proximité du Chevalier de Ramsay avec Fénelon, évêque de Cambrai, lui-même continuateur de Mme Guyon : on découvre au fil de l’intervention de Jean-Pierre Gonet l’omniprésence du multilinguisme de tous ces textes et rituels.
Dans ce contexte comment se passer – au risque de faire « n’importe quoi » - de philologues, traducteurs et historiens aguérris ? ...
Un enregistrement effectué lors du colloque « Etienne Morin, 1717-1771, un homme aux sources de l’Écossisme ».
Merci au Grand Orient de France ainsi qu’au réalisateur Michel Robin.
NB : on peut voir, aussi, Jean-Pierre Gonet lors de la traduction simultanée de l’intervention de Joseph Wäges.