Du « mystère » dans le stoïcisme ?
Imaginons une balance nommée « Philosophie ». De part et d’autre, deux plateaux. Plaçons respectivement sur chacun d’entre eux, le positivisme d’un côté, et la pensée magique de l’autre. Le balancier, l’aiguille, se nomme « stoïcisme ». Selon vous de quel côté va-t-elle pencher ? Vaste et périlleuse question qui nécessite de se transposer dans un temps ancien où philosophie, théologie, sciences et magie étaient véritablement imbriquées…
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Jordi Pia Comella est spécialiste en littérature antique latine. Il a longuement étudié les textes et correspondances des nombreux penseurs stoïciens incluant les « sulfureux » Oracles Chaldaïques (170 ap. J.-C.) véritable bréviaire de théurgie, d’inspiration platonicienne.
Dans le foisonnement des cultes à mystères du IIe siècle : quelle place pour les stoïciens ?
Jordi Pia Comella nous relate ainsi que de Sénèque à Marc Aurèle, en passant par Cornutus et Epictète, les références stoïciennes se rapportant aux cultes à mystères sont quasiment absentes.
Une « abscence » » assez mystérieuse puisque l’on sait que l’empereur Marc-Aurèle fut initié aux Mystères d’Eleusis, et qu’il n’en fit jamais mention dans ses écrits, pourtant nombreux.
Quelle explication donner à cette occultation ?
Justement, Jordi Pia Comella nous propose ici de dépasser cette première lecture en montrant qu’en dépit de cet apparent « oubli », ou « dédain », les passages dans lesquels il est fait mention des mystères jouent néanmoins, chez ces trois auteurs, un rôle clé dans la promotion de la philosophie. …
Amis auditeurs, si vous vous intéressez tant à la philosophie pratique qu’aux cultes à mystères, cet exposé devrait vous intéresser !
Cette philosophie du « détachement », qui est le propre du stoïcisme, continue d’être pratiquée deux mille ans après, cela depuis les lecteurs avisés de Nietzsche jusqu’aux pratiquants de la Voie du Bouddha !
Enregistrement effectué à l’INHA, Paris, le 20/09/2018. Colloque international organisé par Nicole BELAYCHE (EPHE, PSL / AnHiMA), Philippe HOFFMANN (EPHE, PSL / LEM) et Francesco MASSA (Université de Genève), auxquels nous adressons nos remerciements.